« Parmi les saints – que Dieu soit satisfait d'eux tous – il en est qui sont des Pôles ; ce sont eux qui unissent en eux, de plein droit ou par substitution (bi-l-asâla aw al-niyâba), les différents états et stations spirituels (2). Il arrive toutefois que l'on élargisse le sens du mot « Pôle » (Qutb) et qu'on l'applique à tous ceux qui sont les pivots d'une station spirituelle quelconque et qui seuls la possèdent dans sa plénitude à un moment donné. Il advient aussi que l'on dise d'un homme résidant en un certain lieu qu'il en est le Pôle. De même encore le shaykh qui préside une assemblée en est le Pôle. Mais le Pôle au sens technique du terme, sans autre détermination, est un vocable qui ne s'applique proprement qu'à un seul être à chaque époque qui n'est autre que le Recours suprême (al-Ghawth). (3) »
Puis le Maître ajoute : « Parmi les Pôles, il en est dont l'autorité se manifeste et qui détiennent le califat extérieur, de même qu'en vertu de leur degré spirituel ils détiennent la lieutenance intérieure (4). Tel fut le cas d'Abû Bakr, de 'Umar, de 'Uthmân, de 'Alî, d'al-Hasan, de Mu'âwiya, fils de Yazîd, de 'Umar, fils de 'Abd al-'Azîz, et d'al-Mutawakkil. D'autres ne détiennent que la lieutenance intérieure [Califat ésotérique] et n'exercent aucune autorité dans le monde : tel est le cas d'Ahmad al-Sabtî, fils de Hârûn al-Rashîd, ou d'Abû Yazîd al-Bistâmî, ainsi que de la plupart des autres Pôles qui n'ont aucune fonction extérieure.
« Il y a ensuite les imâms qui ne sont jamais plus de deux à une époque donnée (5). L'un deux se nomme 'Abd al-Rabb (le serviteur du Seigneur), l'autre 'Abd al-Malik (le serviteur du Roi), tandis que le Pôle se nomme 'Abd Allâh, car à tout homme correspond un Nom divin qui lui est propre et le Pôle est appelé 'Abd Allâh quel que soit son nom. Quand Dieu dit dans le Coran : Et lorsque se leva le serviteur de Dieu, (6) c'est notre seigneur Muhammad – sur lui la grâce et la paix – qu'Il veut désigner par ce nom. Il en est toujours ainsi, de même que les Imâms sont toujours 'Abd al-Rabb et 'Abd al-Malik. »
Voici le commentaire de ces passages :
Le shaykh [radiya-Llâh ‘anh] veut signifier que les Pôles sont non seulement (une catégorie) de saints, mais qu'ils sont les plus élevés d'entre eux [a’lâ al-awliyâ’] et qu'ils en constituent l'élite la plus pure [khâssat al-asfiyâ’]. Ces saints ont reçu le nom de « Pôles » parce que les étoiles des mondes supérieurs et inférieurs (7) gravitent autour d'eux qui sont les Pôles de leur époque et aussi parce que le Pôle est le « lieu » sur lequel se pose le regard du Seigneur [ta’âlâ] (8). C'est par lui que Dieu « regarde » le monde (9) qui ne saurait, sans son existence, suivre son cours normal, ni accepter le Soutien divin (qui assure pourtant son existence). La grâce divine ne parvient à ce monde que par l'intermédiaire du Pôle (10) ; celui-ci reçoit donc son soutien de Dieu et soutient à son tour le monde dans son ensemble, le haut comme le bas, les corps comme les esprits. Le Pôle possède en effet un esprit autour duquel tournent les esprits (des créatures) et un corps autour duquel évoluent toutes les formes : car il met les esprits en mouvement à l'aide de son propre esprit et les formes à l'aide de sa propre forme (11).
La halte, la station du Pôle, est celle de la pure existenciation [al-îjâd as-sarf] ; il exécute le Commandement (divin) et dispense (yusarrifu) la sagesse. Des liens subtils (raqâyiq), (dispensateurs) de bien et de mal d'une manière égale, le relient aux cœurs de l'ensemble des créatures, sans qu'aucun de ces deux aspects ne prenne le pas sur l'autre : pour lui, ces liens ne sont ni un bien ni un mal, mais simplement une possibilité de manifestation qui n'apparaîtra comme telle (bien ou mal) qu'en s'existentiant au lieu prédisposé à cette manifestation.
(Vue de l'extérieur), la condition du Pôle est des plus communes ; il n'y a rien en lui qui semble le distinguer d'autrui. Bien qu'il ait entre les mains les trésors de la Générosité divine [khazâ’in al-jûd] (12), il ne mange pas de nourriture céleste (min al-ghayb), ne vole pas dans les airs, ni ne marche sur les eaux. Tous les Pôles, sans exception, reçoivent (de Dieu) dans une même proportion les sciences qui sont caractéristiques de leur fonction. Cependant, Dieu peut accorder à certains d'entre eux d'autres sciences supplémentaires qui ne sont pas une conséquence de celle-ci. Le Pôle n'entre en possession de sa fonction qu'après avoir synthétisé en lui tous les états spirituels et toutes les stations que doivent parcourir les « itinérants » (sâlikûn), stations dont la première est le repentir [at-tawbah] et la dernière, la permanence [al-baqâ’].
Celui qui possède ce titre de plein droit (bi al-asâla), le lieutenant réellement parfait [al-khalîfah al-kâmil] n'est autre que le prophète Idris – sur lui la paix. Voilà pourquoi Dieu – qui est le Vivant qui ne meurt point – l'a laissé en vie corps et âme, et qu'il ne connaîtra point la mort. Il fait partie des exceptions que Dieu a mentionnées dans le verset : On soufflera dans la trompe et les habitants des cieux et de la terre pousseront un cri, à l'exception de ceux que Dieu voudra (épargner) (13).
Dieu lui a assigné pour demeure le quatrième ciel qui est le cœur du monde (14). Au-dessus et en dessous de ce monde sont situées quatre étoiles (15). Tous les Pôles qui apparaissent et disparaissent en se transmettant la fonction d'Idrîs en guise d'héritage ne sont donc que ses substituts (16). Entre tous les saints, seuls les Pôles savent cela, (et ils l'apprennent) au moment où ils héritent de cette dignité.
Dans la terminologie des gens de Dieu, le seul à pouvoir recevoir le titre de Pôle d'une manière absolue, sans être limité à un domaine particulier est le Pôle par excellence, le Recours Suprême (al-Ghawth). Aussi ne faut-il pas prendre au sens strict les paroles de certains Maîtres lorsqu'ils disent d'un tel qu'il était le Pôle des ascètes de son temps, ou de tel autre qu'il était le Pôle de la piété ou le Pôle de ceux qui placent leur confiance en Dieu, mais ne voir là qu'une expression symbolique. Car, pour chaque époque, il n'y a qu'un seul et unique Pôle, tout comme est unique (le) Dieu dont il est le lieutenant (17) : S'il y avait dans les cieux et sur la terre d'autres divinités que Dieu, elles eussent été détruites (18). Il est également rapporté dans une tradition authentique : « Si un pacte vient à être passé avec deux califes, tuez le dernier des deux. » (19)
Parmi les Pôles, certains suivent les traces ('alâ qadam) de Jésus, d'autres les traces de Moïse, d'autres les traces de Noé, d'Abraham, de Sâlih ou d'autres prophètes. Aucun d'eux cependant ne marche sur les traces de (notre seigneur) Muhammad – sur lui la grâce et la paix -, c'est-à-dire que nul n'est son héritier. Ses seuls héritiers sont certains solitaires (afrâd), dont fit partie le plus grand des Maîtres, Muhyî al-Dîn (Ibn al-'Arabî), qui fut aussi leur Sceau. Aussi n'y a-t-il plus après lui d'héritier muhammadien.
Tout en ayant obtenu la lieutenance intérieure [Califat ésotérique] en accédant à la station de Pôle, certains d'entre eux exercent aussi leur fonction de manière visible, au titre de Calife par exemple. Ce fut le cas des quatre premiers Califes, d'al-Hasan, fils de 'Alî, de Mu'awiya, fils de Yazîd, de 'Umar, fils de 'Abd al-'Azîz, (ces deux derniers appartenant à la dynastie des Omeyyades) et d'al Mutawakkil pour la dynastie Abbasside. Mais la plupart des Pôles n'assument qu'un califat intérieur, c'est-à-dire qu'ils exercent la fonction de Pôle dont ils ont réalisé la station, mais sans jouer aucun rôle extérieur. Dans ce cas, le Pôle assistera celui qui exerce le commandement apparent (20). Si le calife est un homme pieux, juste et équitable, (21) il acceptera de recevoir le soutien spirituel (imdâd) du Pôle et se montrera équitable envers ses sujets qu'il jugera en fonction de la Loi révélée par son prophète, et son attitude lui sera comptée en sa faveur comme en faveur de ses sujets (22). S'il s'agit au contraire d'un homme mauvais, dépravé et pervers, (23) il recevra de la même façon le soutien du Pôle, mais il le restituera en fonction de sa nature et de ses prédispositions, opprimant ses sujets, menant une vie dissolue et contrevenant aux ordres de la Loi révélée. Son attitude s'inscrira en faux contre lui, mais en faveur de ses sujets. Car les grâces du Pôle, pareilles en cela aux Grâces divines varient en fonction de leurs différents réceptacles : le contraire ne serait ni juste, ni sage de la part de Dieu (24).
Parmi l'élite des saints, on trouve encore les Imâms qui ne sont jamais plus de deux. Ils tiennent lieu de ministres au Pôle. L'un d'eux, situé à sa gauche, a pour nom le serviteur du Seigneur ('Abd al-Rabb) ; son regard et son action s'exercent dans le monde manifesté (25). A la mort du Pôle, c'est lui qui hérite de sa fonction. L'autre est situé à sa droite et se nomme le serviteur du Roi ('Abd al-Malik). C'est lui qui régente les Abdâl (26) et les saints qui occupent une place inférieure à la leur dans cette hiérarchie. Cet Imâm peut d'ailleurs très bien ignorer les Abdâl en ce monde, alors même que c'est lui qui leur apporte son soutien spirituel (imdâd), auquel cas ils participent à ses assemblées sans être connus de lui.
Soutenir quelqu'un que l'on ne connaît pas n'a cependant rien d'étonnant : le soleil réchauffe bien ce monde de haut en bas et le fait croître sans connaître ceux auxquels il apporte ses bienfaits (litt : son soutien). De la même manière l'Intellect premier [al-‘aql al-awwal] et l'Âme universelle [an-nafs al-kulliyyah] ignorent le monde de la nature et des éléments qui se trouvent pourtant sous eux et qui reçoivent d'eux leur soutien. Le regard de cet Imâm et son action s'exercent sur les esprits humains, les esprits angéliques lumineux, et les esprits des djinns (de nature) ignée. Il n'a pas connaissance des sciences de la terre.
Ce même frère m'a demandé une explication au sujet d'une réponse que fait le Maître à la question quatre-vingt-dix-sept (du « Questionnaire » de Hakîm al-Tirmidhî) (27), dont voici un extrait : « Nous n'admettons pas quant à nous, qu'on puisse donner à l'Essence divine le nom de « chose » [shay’iyyah], car celui-ci ne figure pas dans les Textes, et Dieu ne S'est pas adressé à nous de cette façon. (Ici comme en tout,) ce sont les convenances que l'on se doit de respecter. On pourrait admettre toutefois que ce nom de « chose » désigne Sa Face, c'est-à-dire un support de manifestation et non Son Ipséité, et cette remarque vaut d'ailleurs pour Son Nom « le Premier » (28).
Voici ce que le Maître veut signifier par là : les gens de Dieu – exalté soit-il -, ceux qui, comme notre Maître – que Dieu soit satisfait de lui – et ses semblables, ont atteint la perfection et la réalisation spirituelles (29) et qui sont les gens du dévoilement et de l'Être pur (30), n'admettent pas que l'on puisse donner à l'Essence divine [dhât al-haqq ta’âlâ] le nom de « chose ». Car, pour les spirituels (31) tout comme pour les linguistes, ou les Mu'tazilites et leurs adeptes, ce mot désigne ce qu'il y a de plus indéfini, au point que l'on peut l'employer aussi bien pour ce qui est que pour ce qui n'est pas. On voit ainsi Dieu – exalté soit-Il – nommer « chose » ce qui n'existe pas encore en ces termes : Quand Nous voulons une chose, Nous lui disons seulement : Sois ! et elle est (32) ; et aussi dans cet autre verset : Ne dis jamais à propos d'une chose : Certes, je ferai cela demain (33).
C'est la raison qui les pousse à interdire l'usage de cette appellation appliqué à l'Essence divine qui, par ailleurs, ne fait pas partie des Noms divins, ni dans le Coran, ni dans le Tradition prophétique. Or, les convenances interdisent que l'on donne à Dieu d'autres Noms que ceux qu'Il S'est donné ou que Lui ont donnés Ses prophètes – sur eux la grâce et la paix. La vérité est que les Noms divins sont établis par les écritures (tawqîfiyya) ; ils ne sont pas déductibles par un raisonnement analogique (qiyâs).
La majorité des Sunnites admet cependant qu'on puisse appliquer le nom de « chose » à l'Essence divine dans la mesure où, selon eux, le nom de chose ne se donnant qu'à ce qui existe, il n'y a aucune différence entre une « chose », « ce qui est » ou « ce qui est établi ». Ils en veulent pour preuve le verset coranique : Demande-leur : De quelle chose le témoignage est-il le plus grand ? Réponds : Dieu est témoin entre vous et moi (34). Mais cela ne constitue pas une preuve recevable à la lumière de la réalité et de la réalisation spirituelle (35), pour des raisons qu'il serait trop long d'évoquer ici. Grammaticalement parlant, chose est en effet le premier terme d'une phrase nominale, et Dieu est le sujet d'une phrase du même type dont l'attribut est : témoin entre vous et moi. Mais cette seconde phrase apparaît comme restrictive par rapport à la première et sans lien aucun avec elle. Elle signifie en fait que le témoignage de Dieu est plus grand que toute chose ; or, si Dieu atteste de la mission de Son Envoyé – sur lui la grâce et la paix -, tu n'as plus à réclamer d'autre témoignage (litt : le témoignage d'aucune chose) que le Sien.
Il est concevable en revanche que le mot chose s'applique à la Face divine ainsi qu'en atteste le verset suivant : Toute chose est périssable, à l'exclusion de Sa Face (36), dans la mesure où sa Face désigne ici les supports de manifestation divine quels qu'ils soient, et non un support particulier.
La Face ne signifie donc pas l'Essence, mais c'est bien aux supports de la manifestation (divine) que ce nom a été donné. De même que, lorsqu'on dit de Dieu qu'Il est le Premier, il faut entendre cela par rapport aux supports de Sa manifestation et non par rapport à l'Essence. Car la primordialité divine, envisagée sous le rapport de l'Essence, ne signifie pas qu'Il est le Premier qui aurait un second, mais qu'Il est le Premier sans second. La primordialité envisagée comme « secondée » ne peut être que celle d'un support de manifestation apparaissant comme antérieur à un autre.
(1) Al-Futûhât al-Makkiyya, Bulâq ed., Le Caire 1329 H., II, p. 6. Ce chapitre 73 contient l'exposé le plus complet qu'ai fait Ibn 'Arabi de la doctrine de la sainteté. La traduction du passage qui nous intéresse est presque intégralement empruntée à M. Chodkiewicz, dans son ouvrage Le Sceau des saints, Gallimard ed., Paris 1986, pp. 121-122.
(2) [fa-minhum al-aqtâb wa hum al-jâmi’ûn li-l-ahwâl wa-l-maqâmât bi-l-asâlah aw an-niyâbah]
(3) [wa lâkin al-aqtâb al-mustalah ‘alâ an yakûna lahum hazâ-l-ism mutlaqan min ghayri idâfah lâ yakûna minhum fî az-zamân al-wâhid illâ wâhid wa huwa-l-ghawth].
(4) [wa mihum man yakûnu zâhir al-hukm wa yahûzu al-khilâfah az-zâhirah kamâ hâza al-khilâfah al-bâtinah. Ch.A. Gilis traduit dans tous les cas khilâfah par « Califat » et rend l’expression al-khilâfah az-zâhirah par « Califat exotérique » et al-khilâfah al-bâtinah par le « Califat ésotérique » dans le chap.XIV de son livre Les sept étendards du Califat, p.110.]
(5) [wa minum al-a’immah wa lâ yazîdûn fî kulli zamâ, ‘alâ ithnayn].
(6) [Cor.72, 19 : …lammâ qâma ‘abdu-Llâhi yad’ûhu…]
(7) [falak al-‘âlam a’lâh wa asfalah : litt. « la Sphère du Monde d’en haut et d’en bas ». Il ne s’agit pas d’étoiles (nujûm). wa innamâ summû bi-al-aqtâb li-anna falak al-‘âlam a’lâh wa asfalah innamâ yadûru ‘alâ qutb zamânihi : « En vérité, ils furent nommés « Pôles » parce que la Sphère du Monde d’en haut et d’en bas gravite autour du Pôle de son époque »].
(8) [li-annahu mahall nazar al-haqq ta’âlâ].
(9) [wa bi-hi yanzuru al-haqq ta’âlâ ilâ-l-‘âlam].
(10) [wa lawlâ wujûd al-qutb mâ istaqâma al-‘âlam, wa lâ qabala imdâda-l-haqq ta’âlâ lahu, fa-inna al-madad al-ilâhî innamâ yasilu ilâ-l-‘âlam bi-wâsitat al-qutb].
(11) [yudabbiru al-arwâh bi-rûhihi wa-s-suwwar bi-sûratihi].
(12) La Générosité divine consiste en l'espèce à faire parvenir à chaque créature ce qui lui revient « de droit » en vertu de sa nature spécifique. De par sa fonction, le Pôle apparaît comme le canal dispensateur de ces faveurs en vertu du lien mystérieux qui l'unit à chacune des créatures ; de son point de vue, la subsistance (rizq) qui leur est ainsi transmise n'apparaît ni bonne ni mauvaise, puisque, de la station où il est situé, le distinguo entre le « bien » et le « mal » n'est pas encore établi. Sur ce sujet cf. M. Chodkiewicz, ibid, « Les quatre piliers », pp. 122-123.
(13) [Cor. 39, 68 : wa nufikha fî-s-sûri fa-sa’iqa man fî-s-samâwâti wa man fî-l-ardi illâ man shâ’a-Llâhu].
(14) [qalbu-l-‘âlam].
(15) [Erreur de traduction : fawquhâ sab’at aflâk wa tahtuhâ sab’at aflâk se traduit plutôt « Au-dessus et en dessous de ce monde sont situées sept sphères »]
(16) [wa kullu man sawâh mina-l-aqtâb, allazîna ya’tûna wa yazhabûna wa yatawârathûna maqâm al-qutbiyyah hum nuwwâbuh].
(17) [wa lâ yakûnu al-qutb fî az-zamân al-wâhid illâ wâhidan, li-annahu khalîfatu-Llâh, wa Allâh wâhid].
(18) [Cor. 21, 22 : law kâna fî-himâ âlihatun illâ-Llâhu la-fasadatâ].
(19) [Sahîh Muslim : izâ bûyi’ali-khalîfatayn fa-qtulû al-âkhar minhumâ].
(20) [yamuddu al-khalîfatu llazî yakûnu lahu al-hukm fî-z-zâhir].
(21) [wa in kâna al-khalîfah sâlihan, hakman, ‘adlan qabla imdâd al-qutb khayran].
(22) [fa-kâna lahu wa lahum].
(23) [wa in kâna al-khalîfah fâsiqan shirrîran khabîthan qabla imdâd al-qutb].
(24) [fa-inna al-imdâdât al-ilâhiyyah wa-l-qubiyyah tâbi’ah li-l-qawâbil, gayr zâlika lâ yakûn hikmah wa ‘adlâ min-Hu ta’âlâ].
(25) [nazaruhu wa tasarrufuhu fî ‘âlam ash-shahâdah].
(26) [huwa llazî yatasarrafu fî-l-abdâl]. Il existe un petit traité d'Ibn 'Arabî intitulé La Parure des Abdâl (Hulyat al-Abdâl) dans lequel celui-ci expose les caractéristiques de cette catégorie de saints qui passent pour être les assesseurs du Pôle. M. Michel Vâlsan en a donné autrefois une traduction dans les Études Traditionnelles, traduction qui a été rééditée aux Editions de l’Œuvre, Paris, 1986.
(27) A propos de ce questionnaire qui constitue un défi à quiconque affiche une prétention à la sainteté, cf. M. Chodkiewicz, op. cit., pp. 47 et suivantes.
(28) Futuhât, Bulâq ed., Le Caire, 1329 H., II, p. 99.
(29) [al-kâmilîn al-muhaqqiqîn min ahli-Llâh ta’âlâ].
(30) [ahl al-kashf wa-l-wujûd : les gens du dévoilement et du wujûd].
(31) [Il s’agit en fait des ahlu-Llâh, gens d’Allâh].
(32) [Cor.16, 40 : innamâ qawlunâ li-shay’in izâ aradnâhu an naqûla lahu kun fa-yakûn].
(33) [Cor.18, 23 : wa lâ taqûlanna li-shâ’in innî fa’îlun zâlikan ghadâ].
(34) [Cor. 6, 19 : qul ayyu shay’in akbaru shahâdatan quli-Llâhu shahîdun baynî wa baynakum].
(35) [wa-l-haqq wa-t-tahqîq annahu laysa bi-dalîl].
(36) [Cor. 28, 88 : kullu shay’in hâlik illâ wajha-H].
Émir Abd El-Kader, Kitâb al-Mawâqif, Mawqif 285, traduit et annoté par A. Penot dans Le Livre des Haltes, éd. Dervy, p.173-174, Dans les notes hors du texte de traduction, les parties entre crochets […] sont celles du blog esprit-universel.overblog.com et consistent le plus souvent en des translitérations à partir d’un texte arabe des Mawâqif ar-rûhiyyah wa-l-fuyûdât as-subbûhiyyah, éd. Dâr al-kutub al-‘ilmiyyah, Beyrouth 1425H/2004, Tome II, p.100-103
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