Au nom d'Allâh, le
Tout-Miséricordieux, le Très- Miséricordieux! Louange à Allah qui prononce
synthétiquement un décret immuable et qui assigne distinctivement un destin à
toute chose, qui décide et exécute Ses décisions, qui reçoit satisfaction et
accorde Sa satisfaction, qui est trop Saint dans Sa magnificence et Sa majesté
pour être contre-partie de ce qu'Il transcende, de même qu'II est trop
transcendant pour être "substance" ou "accident"!
Il a purifié les coeurs de ceux
qu'll a préférés d'entre Ses serviteurs, et n'y a pas mis les maladies des
doutes et des illusions. Il n'a pas placé ces serviteurs comme cibles pour les
flèches de la contradiction et de l'hostilité, mais a fait briller pour eux,
par l'Essence llluminative, le sabre dégainé de la Direction, de sorte qu'ils
envahirent toutes les étendues! Parmi eux, il y en a qui, ayant été revêtus, se
sont dévêtus.
Ceux qui portent leurs
revêtements considèrent ce qui leur a été ainsi conféré comme un prêt, et ceux
qui les ont ôtés, leur oeuvre surérogatoire se trouve convertie pour eux en
obligatoire. ll les présente ainsi, comme un titre de gloire devant le Plérôme
Suprême, et établit leur autorité dans les Mondes supérieur et inférieur, en
leur accordant l'héritage du Ciel et de la Terre ainsi ils parcourent avec le
pied intrépide de la précellence, I'Exaltation et l'Ampleur, et gouvernent de
leurs sièges, en liant et en déliant!
Et que la Prière (dispensatrice
de Grâce) soit sur celui (le Prophète Muhammad) auquel il fut dit:
"Peut-être ton Seigneur te fera-t-ll des dons et tu seras ainsi
satisfait" (Cor. 93,5), de sorte qu'il fut distingué de celui (Moïse) qui
disait: "Je m'empresse vers Toi, ô Seigneur pour que tu sois satisfait
(Cor. 20, 84). Que cette Prière soit permanente dans la langue de l'éternité et
ne connaisse donc jamais de fin, et qu'elle s'étende aussi sur les membres de
Sa Famille, les Purs, et sur ses Compagnons, les favorisés de la Satisfaction
divine, ainsi que sur ses Frères (les autres Prophètes) qui l'ont reconnu comme
véridique, depuis leur station élevée et agréée!
La Réalité Divine Essentielle
(al-Haqîqatu-l-Ilâhiyya) est trop élevée pour étre contemplée par
l'"oeil" qui doit contempler, tant que subsiste une trace de la
condition de créature dans l'"oeil" du contemplant. Mais lorsque
"s'éteint ce qui n'a pas été" - et qui est (par nature) périssant -
"et reste ce qui n'a jamais cessé d'être" - ce qui est (par nature)
permanent- alors se lève le Soleil de la preuve décisive pour la Vision par soi
(al-'lyân). Alors se produit la sublimation absolue (at-tanazzuhu-l-mutlaq)
effective dans la Beauté Absolue (al-Jamâlu-l-Mutlaq), et c'est cela
l'"OEil de la Synthèse et de la Réalisation par excellence"
('Aynu-l-Jam'i wa-l-Wujûd) et la "Station de la Quiétude et de la Suffisance
Immuable" (Maqâmu-sSukûni wa-l-Jumûd). Cet OEil voit alors les Nombres
comme étant un "Unique", le nombre "Un" (Wâhid), qui,
cependant, voyage dans des degrés numéraux et qui par ce voyage manifeste les
entités des Nombres. C'est à cette station contemplative que se produit la
glissade de celui qui professe (la doctrine de) l'"unification"
(al-ittihâd), Celui-ci, voyant que l'Unique voyage dans des degrés numéraux
dont l'existence est purement estimative (wahmiyya), où Il reçoit toutefois des
noms qui varient avec les degrés, ne voit pas les Nombres comme étant autre
chose que l'Un (al-Ahad): alors il dit qu'il y a eu "unification", Or
(I'Unique, ou l'Un) ne paraît avec son propre nom (ism), en même temps qu'avec
son essence (dhât), dans aucun autre degré que dans celui de l'Unité première
(al-Wahdâniyya); toutes les fois qu'il paraît dans d'autres degrés que celui-là
avec son essence, il ne fait pas paraître son propre nom, mais est nommé alors
d'après ce que confère la réalité des degrés numéraux respectifs. Ainsi, par
son "nom" propre, il produit l'extinction (yufnî) et par son
"essence", il produit la permanence : quand tu dis "un" (ou
"unique") (wâhid) s'éteint ce qui est autre que lui, par la vertu de
ce nom, et quand tu dis "deux", l'entité du "deux" paraît
par la présence de l'essence de l'Un à ce degré numéral, mais évidemment pas en
raison du nom de Celui-ci, car ce nom est contradictoire avec l'existence dudit
degré numéral, alors que son essence n'y fait aucune opposition.
Ce genre de dévoilement (kashf) et
de science ('ilm) doit être caché à la plupart des créatures, en raison de ce
qu'il y a en cela de trop élevé; au-dessous de cela, il y a un abîme profond,
où la chute est beaucoup à craindre. En effet, si quelqu'un qui ne possède pas
la connaissance des réalités propres des choses (haqâ'iq) et ignore la
continuité infinitésimale des attaches universelles (raqâ'iq), en abordant cet
ordre de doctrine contemplative, tombe sur quelque propos émanant d'un être qui
a possédé effectivement une telle connaissance, alors que lui-même n'en a
jamais eu quelque expérience directe il pourrait (s'autoriser à) dire (lui
aussi): "Je suis Celui que j'aime, Celui que j'aime est moi". C'est
pour cette raison que nous voilons et celons ce genre d'enseignement.
à suivre...
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