Là où l'histoire déclare forfait, où le regard ne porte pas,
s'ouvre la voie royale des mythes. Leur musique familière celle des réalités
hallucinantes. Il ne tient qu'à nous de les décoder,
Platon nous enseigne qu'ils sont faits pour ça.
Platon nous enseigne qu'ils sont faits pour ça.
D'où qu'ils viennent les mythes sont sacrés car l'oubli les
a épargnés. Ils sont consignés dans des livres saints, ou dans des livres
sages, ou dans la mémoire des anciens. Rien ne nous vient des premiers temps
que nos mythologies. Il serait donc léger de les balayer d'un revers de manche.
D'autant qu'ils se recoupent avec une troublante exactitude. Si on les
interroge sur notre origine, du Chili au Cachemire, de l'Italie à l'île de Pâques,
tous les mythes répondent avec un ensemble troublant :
"Notre espèce a été créée par DES DIEUX."
Vous avez bien lu, pas par Dieu, mais par des dieux.
Malaise. On ne nous avait pas dit ça dans nos religions préférées. Et pourtant
si. La Bible est formelle, Elohim a créé l'homme, pas Yahveh. Elohim est un
pluriel masculin ET féminin. On ne saurait être plus clair. Nous avons été créé
non par la Source, non par l'Unique à qui on parle dans le secret de notre cœur,
nous avons été créés par un PEUPLE. Le terme "dieux" ne doit pas nous
abuser, comme nous allons le voir.
Que l'on étudie la mythologie grecque, l'encyclopédie
assyrienne, les Vedas, le Popol Vuh, le Kalevala, les textes des pyramides,
l'épopée de Gilgamesh, de Cuchulainn,
d'Enki, les genèses inuit, dogon, aborigène, on les trouve chacune
singulière et pourtant unanimes. Chacune aux couleurs de sa culture, précieuse,
belle, six cents traditions nous content la même histoire : celle des dieux
venus du ciel pour faire un paradis sur terre et pour y façonner l'homme à leur
image.
En voici la trame.
Les dieux
d'avant, nos créateurs, nous ressemblaient beaucoup… mais en version
gigantesque avec toutes les options. Ils étaient tout-puissants, ils savaient
tout, ils étaient immortels. Ils pouvaient voler et voguer sous l'eau, aussi
les appelait-on les Serpents-Oiseaux. Ils observaient les astres dans des tubes
à cristaux, c'est pourquoi on les appelait aussi les Veilleurs, ou Gardiens. En
anglais Watchmen, eh oui, ce sont les mêmes. Ils voyageaient sur toute la terre
dans leurs engins sous-marins et volants.
Plus fort encore : ils allaient visiter les étoiles. On les associe souvent à Sirius, à Orion, ou
aux Pléiades. Et puis ils nous ont créés, des êtres intelligents à vie brève,
des "éphémères". Ils nous ont éduqués, nous donnant tout ce dont nous
avions besoin pour vivre, à condition de leur obéir, de bosser dur dans les
mines et dans les champs. Les mythologies mettent en scène des générations
successives de dieux qui nous ressemblent vraiment beaucoup.
Pour la mythologie aztèque,
des dieux barbus sont venus quand les hommes étaient encore sauvages. Ce
sont les Serpents à Plumes ou Quetzalcoatl, dieux pacificateurs, civilisateurs,
et technologiques. Ils sont nombreux, se composent de races différentes dont
des Noirs et des Blancs, et ne sont pas toujours d'accord entre eux comme les
dieux grecs ou yoroubas. Mieux traduite,
la Bible devrait se lire : "Les androgynes célestes ont créé les
humains."
Pour les Yoroubas, le dieu des dieux, c'est Obatalla ou
Oshalla le Ciel, comme Elohim, et comme Ouranos le Ciel qui est l'ancêtre de
tous les dieux grecs. Or Oshalla est tantôt homme, tantôt femme. Comme Elohim.
L'androgyne primordial est tapi dans l'ombre… Androgynes, certains
"dieux" l'étaient peut-être. Mais géants, ils l'étaient tous. Sans
doute est-ce leur gigantisme, devenu inadapté, qui les a mis dans l'obligation
de créer un double miniature de leur espèce, la nôtre, avec pour mission de
perpétuer leur race.
En Inde, les dieux sont innombrables, de Shiva à Brahma,
Vichnou à Krishna, Hanuman à Ganesh, chacun sa spécialité, chacun son don
offert aux hommes. Les dieux hindous sont aussi des géants civilisateurs, tout
comme les dieux yoroubas, mayas, olympiens ou hébreux. La mythologie hébraïque,
telle que nous la présente la Genèse ou le Livre d'Enoch, pourrait bien n'être
qu'une version décalquée de la mythologie sumérienne, plus explicite, plus
facile à décrypter.
Reprenons cette source par le menu, telle qu'elle est contée
dans le livre d'Enki. Au commencement, les anges travaillent pour les dieux. Un
jour, les anges protestent, réclamant du repos. Oui, mais qui fera la besogne
et les tâches ménagères ? La déesse Namma appelle son fils Enki le sage. Il
décide de créer une race d'esclaves, nous les hommes. Il prend de l'argile
qu'il trempe dans la chair et le sang d'un dieu sacrifié, pour que l'homme ait
une part de l'intelligence divine. Ainsi naquit le premier exemplaire humain,
qui sera bientôt suivi par beaucoup d'autres. (Source)
En auscultant le mythe sumérien, voici ce qu'il raconte à
nos cœurs. Jadis, des surhommes ont fabriqué les hommes pour les servir. Plus
tard, ils ont aussi fabriqué les femmes pour leur plaisir. Ces surhommes ne
sont pas immortels, sinon comment Enki aurait pu sacrifier un dieu ? De plus,
leurs besoins corporels les situent dans la catégorie des êtres biologiques.
S'ils vivent, ils mourront donc. Sans doute sont-ils déjà morts, vu que cette
histoire commence à dater.
Ces surhommes, savants surdoués, étaient aussi d'excellents
poètes. Chacun des contes qu'ils ont laissés est une bouteille à la mer ; les
mythes sont le testament des dieux d'avant. Ils ont choisi des images frappantes,
pour que ces légendes se transmettent au long cours, à coup sûr, et partout. Au
point qu'elles font partie du génotype de notre espèce. Pourquoi ont-ils fait
ça, pour notre bien ? Sommes-nous à eux? Nous n'appartenons à personne. Mais il
se trouve qu'ils nous ont faits pour prendre leur suite, et qu'ils se sont
attachés à nous dès le début.
Ils ne nous ont pas créés pour leur service, comme
l'affirment plusieurs auteurs au vu de la version sumérienne que je donne plus
haut. Une fois de plus, la vérité est ailleurs. Ces géants se savaient
condamnés par l'approche de la lune du tertiaire. Ils sont donc repartis vers
les étoiles quand la pesanteur est devenue trop forte pour eux. C'est pourquoi
ils nous ont transmis tout leur savoir. Ils voulaient nous donner toutes les
chances de poursuivre leur civilisation brillante, et c'est ce que nous avons
fait.
Du moins en partie. Nous avons imité leur science, leur
technologie, leur savoir-faire dans toutes sortes de domaines. Il est amusant
de noter que ces braves géants ne nous ont pas transmis que le sérieux. Les
géants ont donné à nos ancêtres des cours intensifs de langue, écriture, maths,
géométrie, artisanat, astrologie, architecture, avec interros-surprises et
contrôle continu. Pendant ce temps-là, les géantes enseignaient aux humaines
l'art de la couture, de la cuisine, du maquillage et de la séduction.
Sans les géantes sexy, on n'aurait jamais connu Vogue ni
Elle.