(Hâdiya-l-qawmi biLlah ya hâdi)
Traduit par Abu Bakr Sirajuddin (Martin Lings)
Toi, meneur des Gens,
Ramène-nous en chantant au bercail
Et daigne, au nom de Dieu,
Laisser tomber sur moi Ton regard ;
Si de Ta voix
Tu lances un trait :
Il frappera de vigilantes oreilles
Et percera mon cœur.
Ceux qui m'entourent
Ne savent pas ce qu'est l'Amour.
M'en voyant atteint,
Ils s'écrieraient : " ces malheureux sont fous. "
Si c'est folie d'aimer
Celui pour qui je brûle,
De cette dévorante maladie
Dieu veuille ne point me guérir.
Si le négateur prêtait
L'oreille à mes paroles,
Loin de détourner de mon enseignement,
Il voudrait devenir mon disciple.
Demande-leur,
Le jour où les visages s'humilient
Devant le Vivant éternel,
S'il étaient avec moi.
C'est un jour pareil à celui de
"Ne suis-je pas votre Seigneur ?"
Alors j'ai répondu oui
Et je n'ai cessé de dire :
" Seigneur, je suis à Ton service. "
J'ai répondu à l'appel
De l'appelant de Dieu.
A cet appelant
Ne répondrez-vous pas, ô mes amis ?
Sur moi la faveur accordée,
Détournez-vous
De ceux qui en médisent.
A qui veut connaître
Le rang de ceux qui aiment,
Voici ma réponse,
Elle guérira touts les doutes :
De ceux qui à Badr combattirent jadis
Nous sommes les égaux :
Ce qui est nôtre est leur,
Ce qui est leur est nôtre.
Cheikh al-Alawî -
Dîwân (recueil de poèmes)