(Ahibatî inn kuntum 'alâ sidqinn min amri, version 2)
Traduit par Abu Bakr Sirajuddin (Martin Lings)
Amis, si vous avez compris la vérité de mon état,
La voie est là devant vous ; suivez mes pas.
Car, par Dieu, ce ne sont pas choses douteuses
ni vagues produits de l'imagination :
Je connais Dieu d'une connaissance à la fois secrète et
manifeste.
J'ai bu la coup de l'Amour e t j'en ai eu la possession,
Elle est devenue mon bien pour toujours.
Dieu veuille rétribuer celui qui me prodigua Son secret,
Car le don généreux, le vrai, est le conférer le secret.
Un temps j'ai celé la vérité et l'ai soigneusement voilée,
Or qui garde le secret de Dieu aura sa récompense.
Lorsque le Donateur me permit de la proclamer,
Il me rendit capable - et comment, je ne sais - de purifier
les âmes,
Il me fit ceindre l'épée de constance,
De vérité et de piété et me donna un vin :
Quiconque en boit, ne peut plus se passer d'en boire,
Tout comme un homme ivre cherche à s'enivrer davantage.
J'en suis devenu l'échanson, bien plus, c'est moi qui l'ai
pressé.
Est-il pour le verser quelques autre, en ce temps ?
Si je pale ainsi, n'en sois pas étonné, car notre seigneur
Lui-même a dit qu'il choisit pour objet de Sa faveur
Celui qu'il veut et donne sans compter.
C'est la faveur de Dieu ; Il la donne à celui qu'Il veut.
A Lui, toute louange, gloire et action de grâce !
Cheikh al-Alawî
- Dîwân (recueil de poèmes)