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10 novembre 2018

L’homme fut serpent autrefois






L’empire du Ghana ou Wagadu : « Dans les premièrs siècles de notre ère, le Wagadu, un petit royaume situé entre le Sénégal et le Niger, aux sources de l’or, et gouverné par le clan des Cissé Tounkara finit par dominé l’ensemble des Soninkés, peuple d’agriculteurs. Le roi fondait son pouvoir sur le culte du Wagadu-Bida, le dieu serpent. Il portait le titre de « Kaya-Magan » ou « roi de l’or ». » (Source)


Cette seconde étude porte davantage sur les doctrines traditionnelles africaines. L’auteur indique que « [René Guénon] ne pouvait ignorer un texte […] sur l’empire noir du Wagadu, fondé et dirigé par l’élite des clans soninké […] dont le « centre permanent » dont dépendait l’empereur (le « maître de l’or ») et l’ensemble de la tradition impériale, était régi précisément par un « homme-serpent » que les Soninké appellent « le Bida« .

Puis l’auteur, sur la base des travaux de Guénon sur Set/Sheth, relie l’Homme Primordial, l’Adam Qadmôn, au serpent. En effet le serpent a certains aspects bénéfiques, notamment en Ancienne Egypte (Kneph, produisant l’Oeuf du Monde, symbolique du Verbe, etc). Il génère la manifestation, il est « productif », il est à l’origine du monde visible. Le serpent est relié à l’idée même de « vie ». L’auteur mentionne ensuite les gnostiques Sethiens et Ophites (serpent=ophis). L’auteur pense donc que la tradition impériale du Wagadu a des origines atlantéennes, comme l’hermétisme égyptien. Comme ces civilisations auraient dégénéré depuis l’époque atlante/druidique, le symbole du serpent aurait pris des connotations négatives et magiques qui n’étaient pas forcément présentes à l’origine. En effet, en Afrique, le serpent est aussi associé à l’arc-en-ciel. Le serpent est à la fois maître du ciel et de la terre.

« L’homme-serpent » Bida habite une sorte de puis situé au centre d’un réseau de galeries souterraines qui évoque le symbolisme du labyrinthe, il apparaît essentiellement comme le maître de la pluie et d’un « or » qui vient du Ciel. L’origine et la nature céleste de l’or du Wagadu sont indiscutables ; la meilleure preuve en est que, selon les récits mythiques des Soninké, l’or ne devint souterrain qu’après la rutpure du pacte avec le Bida, qui entraîna la fin de l’Empire noir » (p.109)

Ensuite, Charles-André Gilis relie ce « roi-serpent » des Wagadu au « Dieu d’eau » des Dogons. En effet, l’eau et le serpent sont tous les deux représentés par une ligne ondulée. Ils symbolisent la force vitale, la puissance créatrice (comme la kundalini). Marcel Griaule qui a étudié les Dogons explique que les jumeaux Nommo étaient un « couple né complet et parfait; par ses huit membres, son chiffre était huit, symbole de la parole. » Ils ressemblent également à Fo-Hi en Chine (Fuxi).

« L’homme fut serpent autrefois » signifie que, dans les enseignements ésotériques où le Verbe est conçu comme un « serpent divin », l’homme primordial est nécessairement perçu étant lui-même de nature ophidienne, car, avant la chute, « il n’avait pas d’articulations »; et ce n’est qu’après avoir été « foudroyé par le Nommo » que l’ancêtre détenteur de la norme primordiale se retrouvait « bras et jambes brisés, à hauteur des coudes et des genoux qu’il n’avait pas jusque là. » De la même manière qu’Adam, dans le récit de la Genèse, est désormais obligé de « gagner son pain à la sueur de son front », de même l’homme déchu issu de l’homme-serpent « reçoit les articulations propres à la nouvelle forme humaine qui allait se répandre sur la terre et qui était vouée au travail ». C’est en vue du travail que le bras de l’homme s’est plié, car « les membres souples étaient impropres aux tâches de la forge et des champs. Pour frapper le fer rouge et pour creuser la terre, il fallait le levier de l’avant-bras. » (p.112-113)

Le serpent est donc relié à la nature subtile du corps humain, l’âme dansante, qui a subi un « processus de solidification » qui a eu pour effet « d’atrophier les facultés subtiles des hommes« . L’auteur ajoute : « Une des caractéristiques fondamentales de la race noire est d’avoir été moins atteinte que les autres par ce processus, d’où la difficulté insurmontable qu’elle éprouve à trouver sa place dans le monde moderne et le rôle ambigu qu’elle joue en son sein« . (p.115) Le processus alchimique consisterait donc à retrouver la nature serpentine de l’homme. L’auteur évoque que le suaire du Kaya-Magha (le Maître de l’Or) était un tissu évoquant par sa couleur et sa forme la peau d’un serpent. Il relie donc ce symbolisme du tissage et tressage au culte du Bida. Les Soninké appellent « tisserande du Grand Ciel » l’araignée, et on peut faire des liens entre le Tantra (=tissu), le fil en alchimie (Ariane), et cette élite Wage spécialiste du tissage. Après de nombreux rapprochements avec l’hindouisme, l’auteur ajoute : « le serpent est le symbole et le maître par excellence de la science des lettres et des mantras (appelée au Soudan la « langue noire », c’est-à-dire secrète). »

Puis revenant sur Sheth, l’auteur écrit : « Selon Jandî, dans son commentaire des Fûsus, Shîth (Sheth) « est le premier homme à qui ont été révélées les sciences des « dons traditionnels », celles des esprits et des anges qui ont pour fonction particulièrement de soumettre, d’influencer et de gouverner les êtres au moyen des Noms, des Lettres, des Mots et des Versets » (Cf. Le Livre des Chatons des Sagesses, p.94)


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