Le grain de sénevé compte parmi les plus petites semences.
Pourtant, il a la foi de savoir qu’il possède en lui-même le pouvoir d’exprimer
le moutardier, le plus grand de tous les arbustes. Quand il a grandi, il
devient un arbre et les oiseaux peuvent venir s’abriter dans ses branches. De
même que la graine sait qu’elle peut extérioriser la plante, de même il nous
faut connaître notre pouvoir intérieur d’exprimer notre être le plus grand. En
racontant cette parabole, Jésus faisait allusion à la qualité de la foi et non
à sa quantité. « Si vous aviez de la foi comme un grain de sénevé, vous diriez
à la montagne : Ôte-toi d’ici et mets-toi là. Et elle le ferait, et rien ne
vous serait impossible. » Les plus frêles graines de pavot, les graines des
banians les plus colossaux, les bulbes, les boutures, et toutes les vraies
semences savent par la foi qu’elles peuvent exprimer le grand être de leur
espèce. Chacune se représente l’image exacte qu’elle doit exprimer.
De même, il
faut que nous nous représentions intérieurement une image exacte de ce que nous
voulons exprimer. Elle doit se perfectionner d’heure en heure par une
préparation intérieure, avant que sa perfection se manifeste. Jamais fleur
éclatante ne s’est épanouie complètement sans un effort préparatoire de
perfectionnement intérieur. À un moment donné, le bourgeon est confiné à
l’intérieur des sépales, du sens de soi, de l’égoïsme. Dès l’achèvement de sa
perfection intérieure, il éclate dans sa beauté. Il faut que la graine mise en
terre renonce à elle-même pour pousser, se développer, se multiplier. Il faut
aussi que nous renoncions à nous-mêmes pour arriver à nous développer. Pour que
la graine pousse, il faut que son enveloppe éclate. De même, pour commencer
notre croissance, il faut faire éclater notre enveloppe de limitations. Quand
notre perfectionnement intérieur est achevé, nous nous épanouissons forcément
dans notre beauté, à l’instar de la fleur...
Voici comment s’effectuent les progrès dans tous les
domaines. D’abord, l’idée du progrès est pressée hors de Dieu et introduite
dans la conscience humaine. L’homme perçoit un but susceptible d’être atteint
par ses efforts. C’est alors généralement qu’il commence ses bévues. Au lieu de
reconnaître la source d’où l’idée émane, il se figure qu’elle provient
entièrement de lui. Il s’écarte de Dieu au lieu de laisser Dieu exprimer par
lui la perfection que Dieu conçoit pour lui. Il l’exprime à sa manière et
produit imparfaitement la chose qui aurait dû être faite ou manifestée avec
perfection. L’homme devrait avoir conscience que toute idée est une expression
directe et parfaite de Dieu. Aussitôt qu’elle traverse son esprit, il devrait
en faire un idéal exprimant Dieu, ne plus y apporter son grain de sel mortel,
et laisser Dieu s’extérioriser à travers lui d’une façon parfaite. Alors
l’idéal apparaîtrait sous forme parfaite. Dieu est au-dessus du domaine mortel.
Le matérialisme ne peut apporter aucune aide à Dieu. Si l’homme avait
conscience de tout cela et agissait en conséquence, il ne tarderait pas à
exprimer la perfection. Il faut absolument que l’humanité franchisse le stade
où elle s’appuie sur les forces psychiques et mentales. Il faut qu’elle
s’exprime directement à partir de Dieu. Les forces psychiques sont
exclusivement créées par l’homme et de nature à le faire dévier du droit
chemin.
L’Arbre de Vie est situé au milieu du paradis de Dieu, au
plus profond de notre âme. Le fruit abondant et riche qui pousse et mûrit avec
le plus de perfection, le fruit le plus accompli, le plus vivifiant, c’est
l’Amour. Ceux qui perçoivent son véritable caractère l’ont défini comme étant
la plus grande chose du monde. J’ajouterai que c’est la plus grande force de
guérison du monde. L’Amour ne manque jamais de répondre à une demande du cœur
humain. On peut se servir du principe divin de l’Amour pour faire face à tous
les besoins de l’humanité et dissiper toutes les tristesses, infirmités, ou
situations misérables qui la harcèlent.
Grâce à la compréhension et au bon usage de l’Amour, grâce à
son influence subtile et illimitée, toutes les blessures du monde pourraient
être guéries Le doux manteau de la compassion céleste pourrai recouvrir toutes
les inharmonies, l’ignorance et les fautes de l’humanité. Quand l’Amour déploie
ses ailles il recherche les lieux arides du cœur humain, l’endroits de la vie
qui sont gâchés. Son contact rachète l’humanité et transforme le monde comme par
magie. L’Amour est Dieu, éternel, illimité, immuable, s’étendant à l’infini
au-delà de toute imagination. Quant à son aboutissement, nous ne pouvons le
connaître que par des visions. L’Amour accomplit la loi de son propre esprit,
achève son travail dans la perfection, et révèle le Christ dans l’âme humaine.
L’Amour cherche continuellement une issue pour affluer dans le cœur humain et
se répandre en bienfaits. Si la perversité et les pensé discordantes de l’homme
ne le détournent pas, le fleuve éternel et immuable de l’Amour de Dieu s’écoule
continuellement, entraînant dans le grand océan universel de l’oubli toute
apparence d’inharmonie ou de laideur susceptible de troubler la paix des
hommes. L’Amour est le fruit parfait de L’esprit : s’avance pour panser les
plaies de l’humanité, rapprocher les nations dans l’harmonie, et apporter au
monde la paix et la prospérité. Il est la pulsation même du monde, le battement
de cœur de l’univers. Il faut que ce courant d’amour de la grande vie
omniprésent remplisse l’humanité, si elle veut accomplir les œuvres de Jésus...
Extrait /La vie des maîtres/ Baird Thomas Spalding
Source/Livre PDF/ La vie des maîtres/ Baird Thomas Spalding
Source/Livre PDF/ La vie des maîtres/ Baird Thomas Spalding