Seul Dieu a le pouvoir d’ôter les voiles de vos yeux, et vous ne trouverez pas de réponses ici, à moins qu'Il ne le veuille.

19 janvier 2019

Quel ange ?




Dans le château du Roi Pêcheur, le jeune Perceval voit passer un étrange cortège.

Intimidé, il n'ose poser la question qui lui brûle les lèvres. Le lendemain, tout a disparu. Il apprend alors que le mystère aurait été résolu s'il avait osé.

Dorénavant, le Graal et la guérison du Roi, de la Terre Gaste, la nôtre à tous, se sont éloignés.

Cherchez, et vous trouverez, disait Celui qui disait aussi : Soyez comme des enfants.



Ceux qui n'ont que des réponses toutes prêtes, prêtes à tout et n'aiment pas les questions, ni ceux qui (s')en posent, sont déjà morts.

Revenons à la Vie, redevenons des enfants, ouvrons de nouveau les portes et les fenêtres, fermées par habitude, paresse, facilité.

Naissons non pas deux fois, mais septante fois sept. Naissons sans cesse, et qu'aucune réponse ne nous suffise. Que rien ne nous satisfasse jamais, même si la Sagesse veut que nous nous contentions de ce qui nous est alloué. Il n'est pas question des mêmes choses.

N'acceptons aucune réponse toute prête, aucune définition. Ce qui est défini est fini, par définition. Mort.

Ceux dont les maisons sont fermées sur leurs réponses définitives ont perdu la clef. En la fameuse et oubliée langue des oiseaux : quel(le) est ?

Quel est ? ouvre les portes. Quelle est la mission ? Le but ? Où allons-nous ?

Passe-partout sur d'autres portes, sans doute. Le voyage est infini, peut-être. Mais peut-être pas. Ça vaut le coup d'essayer, non ?

Clef, en latin, se dit clavis. Quel oiseau ? N'est-ce pas drôle ? Drôle d'oiseau, sans doute.

Langue des oiseaux est une façon de dire langue des anges. La partie de la serrure qui s'enclenche et déclenche l'ouverture s'appelle clenche. Quel ange ?

Celui qui garde la porte, le kerub au glaive tournoyant, probable.

Censé nous interroger, impitoyablement. A moins que nous ne nous soyons interrogés jusqu'au fond du fond, que nous ne l'ayons pressé de questions, jusqu'à ce qu'aucune ombre ne fasse plus écran entre Lui et nous, comment lui donner la réponse, entrer la clef dans la serrure ?

Comment sortir ?

Mais peut-être brûle-t-il de nous souffler les réponses qui nous mèneront à de nouvelles questions ?

Peut-être, comme les Jésuites, l'ange ne répond-il à nos questions que par d'autres questions ?

Qui es-tu ? Dit l'ange.

Car, tant que nous sommes serrés ici, notre frère, cet être ange, aussi étranger qu'intime, l'ange qui se tient à la porte, en miroir, est attaché à ce service. C'est là que la question : Quel ange ? prend son sens.

Car à cette question, nous devons répondre par cette autre, en écho : Qui es-Tu ?

Comment sortir de la prison, si nous n'avons jamais rencontré celui qui en garde l'issue, ni même su qu'il existe une issue, ni vu le visage de Celui qui la garde ?

Quel ange ? Telle est la question...


2 commentaires:

  1. Très belle et très vraie poésie de la vie,Merci Vieux. ;)

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  2. Chaque fois que je le vois ce Sylphe m'empli d'amour. Ce post fait ma journée à tout les matins :-)
    Merci!!

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