Seul Dieu a le pouvoir d’ôter les voiles de vos yeux, et vous ne trouverez pas de réponses ici, à moins qu'Il ne le veuille.

14 juillet 2020

Les maladies de l’âme et leurs remèdes selon les écrits des soufis-fin-



3. LES MALADIES DE L’ÂME ET LES REMÈDES PROPOSES PAR LES SOUFIS



3.1- EDUCATION DE L’ÂME


L'éducation (adab) de l'âme (nafs) constitue l'un des thèmes centraux de la littérature soufie. Tous les grands auteurs soufis ont abordé ce sujet dans leur œuvre ; c'est le cas d'Ibn 'Arabî dans ses Futûhât al-Makkiya (les illuminations de la Mecque) et de l'imâm Ghazali dans son ihyâ' ulûm a-din (revivification des sciences religieuses). Al-Muhâsibi a écrit âdab a-nufus (éducation des âmes), Thirmidi a rédigé une petite épître intitulée makr al-nafs (les ruses de l'âme). Ibn 'Atâ 'Allah quant à lui a composé tahdhîb al-nufus (l'éducation des âmes).



Pour éduquer l'âme, il faut connaître ses maladies et les moyens d'y remédier ; c'est ainsi qu'al-Sulamî a nommé son traité :les maladies de l'âme et leurs remèdes ('Uyûb al-nafs wa mudâwâtuhâ). L'éducation de l'âme consistera à en éliminer les tendances négatives contraires à DIEU pour que seules subsistent les tendances positives et agréées par DIEU.

3.2- PSYCHOLOGIE DE L’ÂME

Selon une sentence de Ibn' Atâ' 'Allah : La satisfaction mondaine de l'âme est évidente et claire dans la désobéissance, mais elle est cachée et subtile dans l'obéissance ; la guérison de ce qui est caché est difficile.

En effet, il est facile d'apprendre les gestes et les paroles de la prière mais, il est plus difficile d'acquérir l'attitude antérieure qu'exige notre situation face à Dieu dans la prière. De" la prière. De plus, si on sait qu'il est avec vous où que vous soyez (Sourate Al-Hadid, 4)

Il nous faudra à tout moment et en tout lieu nous efforcer de corriger pour la rendre agréable à DIEU qui observe tout (Sourate Al-Ahzab, 52) وهو معكم أينما كنتم (الحديد الآية 4)

Au retour d'un combat contre l'ennemi, dans un célèbre hadîth, le Prophète a qualifié cet effort continuel, de grande guerre sainte : Nous sommes revenus de la petite guerre sainte à la grande guerre sainte. Ses compagnons étonnés lui demandèrent : qu'est ce que la grande guerre sainte ? Il répondit : C'est la guerre contre l'âme. Cette grande guerre sainte consiste à purifier l'âme de tout vice et à la rendre conforme à Dieu en y cultivant ces reflets des qualités divines dans l'homme que sont les vertus.

En fait, ce n'est pas l'homme qui acquiert telle ou telle vertu, il ne fait qu'écarter les voiles qui le séparent de la grâce divine comme on ouvre les volets d'une chambre pour qu'elle se remplisse de lumière. La vertu n'appartient pas à l'homme comme la lumière n'appartient pas à la chambre qu'on illumine ; elle est un rayon de la Grâce divine à laquelle l'homme peut participer. Quant à l'humble, il sait bien que les vertus lui appartiennent par emprunt, comme la lumière appartient d'une certaine façon à l'eau qui la reflète, mais il ne perd jamais de vue qu'il n'est pas l'auteur de ses vertus – pas plus que l'eau n'est la source de la lumière- et que les plus belles vertus ne sont rien en dehors de DIEU.

En islam, l'exemple à suivre est le Prophète qui est le réceptacle de toutes les vertus, l'homme parfait ( 'al-insan al-kamil), telle est la signification profonde de la sunna.

D'après Ibn 'Ata' Allah : L'origine de toute désobéissance, toute négligence et toute passion réside dans notre approbation (al-ridâ) des penchants de l'âme ; et l'origine de toute obéissance, toute vigilance et toute vertu réside dans notre désapprobation des penchants de l'âme.

Pourquoi l'homme donne-t-il de l'importance à son âme au point de l'approuver ? Parce qu'au fond de l'âme se trouvent la passion et l'orgueil.

La passion se manifeste par l'attachement et l'insatiabilité et pousse l'homme à préférer le monde à DIEU. Le Prophète a bien souligné cet écueil en disant : L'amour de ce monde est à l'origine de toute faute et de même N'est ce pas que ce bas monde est maudit, et tout ce qui s'y trouve est maudit à l'exception de l'invocation de DIEU (Dhikr' Allah), de tout ce qui rapproche de lui, du maître et de celui qui cherche la science divine. DIEU dit aussi certes la vie de ce bas monde est un jeu, un divertissement, une parure, un sujet de vanité entre vous, un lieu de multiplication de biens et d'enfants (Sourate Al-Hadid, 19).

Quant à l'orgueil, il s'exprime dans l'ambition et l'obstination et pousse l'homme à se préférer à DIEU. L'estime de soi-même implique souvent la sous-estimation et le mépris d'autrui.

La passion et l'orgueil s'interpénètrent et constituent la racine des autres maladies de l'âme.

Les arguments avancés par al-Sulamî pour guérir les maladies de l'âme sont souvent appuyés par des versets coraniques, des 'hadith, les qualités du Prophète, DIEU lui prodigue Bénédictions et Salut, ou des paroles de ses prédécesseurs.

3.3- QUICONQUE CONNAÎT SON AME CONNAÎT SON SEIGNEUR

La première chose que DIEU a voulu de ses serviteurs, c'est qu'ils le connaissent par les différents aspects à travers lesquels il s'est fait connaître à eux; en effet, il s'est fait connaître à eux par le fait qu'il crée le monde pour les créatures (al-khalq), qu'il le régit, qu'il est Tout puissant, qu'il s'est porté garant de la subsistance, qu'il donne la mort et qu'il ressuscite.

La connaissance précède toute chose et est la racine de toute chose puis vient la volonté qui découle de la connaissance.

Après la connaissance de DIEU, rien d'autre ne prime pour le serviteur que la connaissance de ce que Dieu déteste, c'est-à-dire ce que Dieu a défendu…. La connaissance des vices de l'action vient avant l'action comme la connaissance de la route (tarîqa vient avant son cheminement ... il n'est pas exigé du serviteur d'entreprendre toutes les bonnes mais, par contre, il doit abandonner tout le mal. Celui qui abandonne le mal tombe dans le bien mais, par contre, tous ceux qui entreprennent une bonne action n'appartiennent pas forcément aux gens de bien. Lorsque le serviteur connaît le bien ainsi que le mal, mais en revanche, il n'y a pas dans la connaissance du bien les deux connaissances ensemble ; car celui qui discerne entre le bien et le mal, met le mal de côté et s'en éloigne et tout ce qui reste après cela c'est le bien tout entier. Il se peut que quelqu'un connaisse le bien mais ne discerne pas le mal qui s'y trouve et qui corrompt le bien et l'annihile, car le bien est altéré et mêlé de mal, alors que le mal est tout entier mal.

Le premier pas vers la guérison est donc la connaissance ; d'une part la connaissance des décrets divins afin de pouvoir discerner entre le bien et le mal, le licite et l'illicite ; d'autre part la connaissance de l'âme et de ses différentes facettes.

Premièrement, il faut obéir aux commandements du Prophète quand il dit : La recherche de la science (al-Ilm) est obligatoire pour tout musulman. Et aussi : Recherchez la science (al-îlm) même en Chine.

Et deuxièmement : Celui qui connaît son âme connaît son Seigneur (Hadith qudsi). Pour connaître DIEU, pour s'approcher de DIEU, le musulman doit connaître son âme, savoir qu'elle est instigatrice du mal (ammâra bi a-ssu') et qu'elle blâme (lawwâma) ; il doit ensuite adopter l'attitude légitime qu'exige une telle situation : il faut se méfier de l'âme, ne pas entrer dans son jeu, la haïr et la prendre comme ennemie. Autrement dit celui qui connaît réellement les maladies de son âme aspirera sincèrement à la réalisation de leurs contraintes, les vertus. Et par les vertus, qui sont les reflets des qualités divines dans l'homme, il est alors possible de connaître DIEU.

Le Sheikh al-Alawi disait : Les connaissants sont classés par étapes : Celui qui connaît son Seigneur et celui qui connaît son âme est plus élevé que celui qui connaît son seigneur.

Vraisemblablement le Sheikh al-Alawi entendait par celui qui connaît son Seigneur celui qui ne le connaît qu'extérieurement et indirectement, non pas celui qui a réalisé DIEU dans le sens d'union qui est le but de tout mystique.

Selon al-Muhâsibi : Le signe de la connaissance de l'âme c'est d'avoir mauvaise opinion d'elle…, le signe de la connaissance de ce bas monde c'est de l'abandonner, d'y renoncer, de le fuir et de fuir ceux qui s'y enracinent, l'aiment et le préfèrent de manière démesurée. Et aussi : Le signe de la connaissance de l'au-delà c'est d'éveiller le désir pour l'au-delà, d'avoir un désir ardent pour l'au-delà, d'agir en sorte que la remémoration de l'au-delà devienne familière, de fréquenter celui qui œuvre sincèrement pour l'au-delà.

Les maladies de l´âme et leurs remèdes proposés par les soufis

Le Cheikh 'Abû 'Abd al-Rahmân Muhammad Ben al-Husayn al-Sulami al-Nisâburi que DIEU lui fasse miséricorde, a dit :

Louange à DIEU qui a fait connaître à Ses purs les maladies ('uyûb) de leur âme. Dans sa générosité, il leur en a fait découvrir les perfidies, et les a éveillés et rendus attentifs aux états (al-'ahwal) qu'ils traversent. Louange à DIEU qui leur a permis de se guérir et de se prémunir par des remèdes inaccessibles aux distraits. Il les a aidés parce qu'ils savent que leur âme est malade et parce qu'ils recherchent activement sa guérison. C'est par sa bonté et sa bienveillante Grâce, qu'il leur a rendu facile cette tâche ardue. Le prophète que DIEU lui prodigue Bénédictions et paix a dit : L'épreuve (al-balâ), la passion (al-hawâ) et le désir (a-shahwa) sont pétris dans l'argile d'Adam.

Une des maladies de l’âme est de se croire (tatawahham) déjà parvenue à la porte de salut, elle croit y frapper par l’artifice de ses prières et s’imagine que la porte s’ouvrira. Mais en réalité le murîd s'est fermé la porte de la félicité en raison du grand nombre de ses transgressions (al-mkhalafat).

Al-Husayn Ben Yahyâ m'a raconté, d'après Ja'far Ben Muhammad, d'après Ibn masruq, que Râbi'a al-Adawiyya passait un jour devant l'assemblée (majlis) de sâlih murrî. Celui-ci dit alors : La porte s'ouvrira pour celui qui frappe assidûment. Et Râbi'a a répliqué : La porte est ouverte mais tu la fuis. Comment peux-tu arriver au but alors que tu t'es trompé de chemin au premier pas ? Ou comment le serviteur peut il éviter échapper aux maladies de l'âme alors qu'il la laisse obéir à ses désirs ? Ou comment peut-il éviter de suivre ses passions alors qu'il ne se préserve pas des transgressions ?

Les remèdes dans cette situation, d'après Sarî al-Saqarî, sont :

- Le cheminement de la voie droite ;

- La nourriture pure ;

- Et la piété parfaite ;

Parmi les maladies de l'âme : Rechercher le secours des créatures alors qu'elles sont incapables de la délivrer de ses malheurs (durr), espérer (rajà’uhu) un profit de quelqu’un qui est incapable de l'accorder, s’inquiéter de sa subsistance (rizq) alors que DIEU la garantit.

Le remède correspondant, c'est de retourner à une foi saine comme l'a énoncé DIEU Très-Haut dans Son Livre lorsqu'il dit : " Si DIEU te frappe d’un malheur (dhorr), il n’y a nul autre que lui pour l’écarter ; s’il veut pour toi un bien, nul ne pourra détourner sa faveur " (Sourate Younes, 107). وان يمسسك الله بضر فلا كاشف له إلا هو وان يردك بخير فلا راد لفضله(سورة يونس الآية 107)

Et de même : il n'y a pas de bête dont la subsistance n'incombe à DIEU (Sourate Houd, 6). Cet état du murîd se corrige lorsqu'il considère la faiblesse des créatures et leur impuissance à l'aider : il apprend ainsi que celui qui est dans le besoin ne peut pas satisfaire les besoins d'autrui et, à son tour, celui qui est impuissant à aider ne pourra être raffermi par les ressources d'autrui. Il échappe ainsi à ce mal, et l'âme retourne entièrement vers son Seigneur.

Une des maladies de l'âme est sa nonchalance (fatra) dans les devoirs religieux que le murîd accomplissait auparavant.

Une maladie plus grande est l'absence de préoccupation pour ses carences et sa nonchalance.

Plus grande encore la maladie qui consiste à les nier.

Cela est dû au manque de gratitude envers DIEU qui lui a permis d'accomplir ses devoirs ; en manquant de gratitude le murîd se prive de l'assistance divine (maqâm a-tawfiq) pour tomber dans la station des carences (maqâm a-taqsir) ; il se cache à lui même ses imperfections et considère ses laideurs comme belles. DIEU, à lui toute Gloire et Majesté, a dit : Celui dont la mauvaise action a été embellie au point qu'il la considère comme bonne (Sourate Fater, 8) افمن زين له سوء عمله فراه حسنا ( سورة فاطر الآية 8)

Il faut chercher refuge auprès de DIEU Très-Haut, pour s'en délivrer ; le murîd doit pratiquer assidûment l’invocation (dhikr) de DIEU ; dans les titres de la gloire…,La couronne de l'Islam Abû 'Abd Allâh al-Husayn ibn Nasr ibn Muhammad ibn Khamîs a mentionné qu'on avait interrogé Dhû-l-nûn7 sur l'invocation et qu'il avait répondu : C'est l'absence (ou l'inconscience : ghayaba) de l'invoquant (dhâkhir) à l'égard de l'invocation. Et il avait déclamé ce vers :

Si je T'invoque fréquemment, ce n'est point parce que je T'aurais oublié, c'est parce que ces invocations s'écoulent de ma langue.

Selon la même source, Dû-l-Nûn a dit : Quand un homme invoque DIEU, DIEU invoque pour lui

Sa'ïd ibn 'Uthmân a rapporté ceci : J'ai entendu Dû-l-Nûn dire : la vie d'ici-bas n'est bonne que par l'invocation de DIEU, la vie dernière n'est bonne que par Son pardon, et le paradis n'est bon que par la vision que l'on a de Lui.

Le murîd doit aussi lire Le Saint Coran et demander aux Saints les adorateurs de DIEU de prier pour lui.

Une des maladies de l'âme est de ne jamais accepter la vérité et la soumission contraire à la nature de son caractère, cela résulte principalement de sa faiblesse à résister aux passions et aux désirs.

Le remède correspondant consiste à s’affranchir de la passion et du désir pour aller vers son seigneur. Alors qu'un homme lui demandait avec quelle intention le serviteur ('Abd) devait s'élancer vers Dieu- à Lui toute Gloire et Majesté- Ibn Zâdân rétorqua : Avec l'intention de ne plus retourner vers ce qu'il a quitté et de ne pas prêter attention à ce dont il s'est affranchi pour aller vers Dieu On lui dit alors : Ceci concerne le pêcheur repenti, qu'en est-il de celui dont la foi est tiède ? Il répondit : C'est de sentir la douceur de l'état à venir plutôt que de sentir l'amertume liée à son passé.

De la soumission confiante (taslîm) Dû-Nûn a dit : Il y a trois signes de la soumission confiante: l'accueil consentant du destin décrété par Dieu (qadâ), la patience dans l'épreuve, et la gratitude dans l'abondance.

Une des maladies de l'âme est de s’habituer aux mauvaises pensées et en conséquence, de se laisser obnubiler par les transgressions.

Le remède est de repousser ces pensées en début afin qu'elles ne prennent par dessus, et celui grâce à l'invocation continuelle (al-dhikr al-dai’m) et la crainte de Dieu( al-khawf) nourrie par la certitude que Dieu sait ce qu'il y a dans ton intériorité secrète (sirr)10 comme les hommes savent ce qu'il y a dans ta vie publique ('alâniyya).Tu devrais avoir honte de rectifier pour les hommes l'objet de leur regard alors que tu ne rectifie pas l'objet du Regard de Dieu. L'Envoyé de Dieu- que Dieu lui prodigue bénédictions et paix- a dit: Certes Dieu ne regarde pas vos apparences (suwar), ni vos actions ('a'amâl), mais il regarde vos cœurs (qulûb) ; j'ai entendu 'Abû Bakr al-Razi dire d'après Ibrahim al-Khawwâs:au début le péché est en germe dans la pensée (al-khatra) et l'homme doit s'efforcer de le combattre par le rejet, sinon il devient un obstacle (mu'ârada) que l'homme doit encore combattre par le rejet. Au stade suivant il devient une tentation (waswasa) que l'homme doit vaincre par le combat [spirituel] (al-mujâhada), sinon il en jaillit le désir qui devient passion.

Dû-l-Nûn l'Egyptien a dit : DIEU n'honore pas un serviteur par une plus grande gloire que de lui montrer la bassesse de son âme, et DIEU n'humilie pas un serviteur par un plus grand abaissement que de lui cacher celle-ci.
Le péché recouvre l'intelligence (al-'aql), la science (al-'ilm) et le discernement (al-bayân). C'est ainsi que l'on rapporte selon une tradition prophétique que : La passion et le désir vainquent l'intelligence, la science et discernement.

Une des maladies de l'âme consiste à s’occuper des vices des autres et à fermer les yeux sur les siens.

Le remède correspondant, c'est de constater la maladie de l'âme, de connaître ses ruses, (makrîha); c'est aussi l'alternance continuelle des voyages (asfar) et les retraites (al-inqitâ’).

Isrâfil a rapporté ceci : J'ai entendu quelqu'un poser à Dû-l-Nûn la question : Quand est-il correct de s'isoler des créatures ? Et sa réponse a été : Quand on la force de s'isoler de son âme.

Sa'ïd ibn 'Uthman a rapporté ceci : J'ai entendu Dû-l-Nûn dire : Il y a trois raisons de la consécration exclusive à DIEU (en se coupant de tout, 'inqita') : la consolidation (variante : La priorité donnée, Selon Abû Nu'aym) de la science (de la religion), l'apprentissage de la maîtrise de soi (variante : de la loi), et l'aiguisement de la compréhension.

C'est aussi de se tenir en compagnie des gens pieux et d'appliquer leurs préceptes. Mais, si le murîd n'agit pas pour guérir les vices de son âme, qu'au moins il se taise au sujet des vices d'autrui, qu'il les excuse et qu'il couvre leurs vices en espérant qu'ainsi Dieu guérisse les siens. En effet, le Prophète- que Dieu lui prodigue Bénédictions et paix- a dit " Celui qui couvre les défauts (âwrata) de son frère musulman, DIEU couvrira les siens "

D'autres maladies de l'âme sont la négligence, la lassitude, l’obstination, l’ajournement des bonnes actions, la quasi certitude d’être sauvé dans l’au-delà (taqrib al-âmal) et la pensée que le moment de la mort est encore lointain (tab’îd al-ajal).

Le remède peut se déduire d'après Ja'far al-Khuldi quand on demanda à Junayd : Quel-est le chemin pour se consacrer Très- Haut ? Junayd répondit : " c’est une repentance (Tawbah) qui rompt l’obstination, une crainte qui fait disparaître l’ajournement, un espoir qui incite à l’accomplissement des devoirs religieux ; c’est invoquer DIEU à tout instant et mépriser l’âme à cause de sa fin proche et de son espoir de salut lointain ". On demanda à Junayd : Comment le serviteur arrive t-il à cela, Il répondit : Avec un cœur unifié qui a réalisé la pure Unit ← ." la pure Unité.

Une des maladies de l'âme est de s’employer à embellir les apparences, de simuler l’humilité sans la pratiquer véritablement, de feindre d’adorer sans être présent dans l’adoration.

Le remède correspondant, c'est que le murîd s’occupe de préserver ses secrets intimes pour les lumières de son fort intérieur embellissent ses actions extérieures. Il sera alors embelli sans parure, respectable sans admirateur, fort sans clan. C'est pour cela que l’envoyé de DIEU, que DIEU lui prodigue bénédictions et paix, a dit : " Celui qui corrige sa vie intérieure (Sarira), DIEU corrigera sa vie extérieure (âlaniyatah) "

Une des maladies de l'âme est de rechercher la suprématie (al-riyâsa) du savoir, de s’en enorgueillir et de s’en vanter auprès des autres.

Le remède est de voir la grâce du DIEU Très-Haut à l'égard du murîd parce qu'il a fait de lui un réceptacle pour Ses dispositions ; c'est aussi de pratiquer l’humilité (a-twadu’), la contrition (al-inkissar), la compassion (ashafaqa) pour les créatures et de leur prodiguer des bons conseils. DIEU dit : Certes parmi les serviteurs de DIEU les savants Le craignent (Sourate Fater, Verset 28) إنما يخشى الله من عباده العلماء سورة فاطر. 28

C'est ainsi qu'un homme a demandé à Sha'bî : Qui est le savant ? Il répondit : " le savant est celui qui craint DIEU Très-haut "

Une des maladies de l'âme est de demander à DIEU de la guider dans ses actions et s’indigner ensuite de ce qu’Il a choisi pour elle.

Le remède c'est qu'il faut que l'âme sache que l'excellent choix de DIEU pour elle est meilleur que le choix qu'elle fait pour elle même.

Le Prophète, que DIEU lui prodigue bénédictions et paix, a dit : " Protège Dieu, Il te protègera ; protège DIEU, tu Le trouveras avec toi. Si tu as une demande, adresse-la Lui, si tu as besoin d’aide, cherches le auprès de Lui, Sache aussi que si toute la nation s’est réunie pour te faire bénéficier de quelque chose, ils ne te feront bénéficier que de ce que Dieu t’a fixé ; et s’ils se réunissent pour te nuire, ils ne te nuisent qu’en ce que Dieu t’a destiné "

Une des maladies de l'âme est son goût pour les affaires de ce monde et le bavardage.

Le remède correspondant, c'est que le murîd s'emploie à invoquer (dhikr) DIEU constamment pour que cela le détourne du souvenir du monde et des mondains et l'empêche de s'enfoncer dans les mêmes gouffres qu'eux. Qu'il sache que les affaires mondaines ne le concerne pas et qu'il les laisse de côté ; car la Prophète, que DIEU lui prodigue bénédictions et paix, a dit : " L’homme pratique un bal-islam lorsqu’il délaisse ce qui ne le concerne pas "

Une des maladies de l'âme est de faire montrer son obéissance afin que les gens s’en parlent ; c'est aussi le fait qu'il s'en pare auprès d'eux.

Le remède correspondant, c'est que le murîd sache que les hommes ne lui sont d'aucun mal ni d'aucun bien et qu'il s'efforce d'exiger de son âme la sincérité dans les actes pour que cette maladie disparaisse ; En effet, Dieu Très-Haut dit : Il ne leur a été ordonné que d'adorer Dieu d'un culte sincère, en vrais croyants (Sourate Al-bayina, verset 5) وما أمروا إلا ليعبدوا الله مخلصين له الدين حنفاء (سورة البينة الآية 5)

Le Prophète, que DIEU lui prodigue bénédictions et paix, rapporte que son Seigneur a dit : "Celui qui fait une action dans laquelle il associe quelqu’un d’autre que Moi, J’en suis affranchi et l’action appartient à celui qu’il a associé "

Al-Muhâsibi illustre cela par la parabole suivante : Si les racines de l'arbre apparaissent hors de la terre, l'arbre est alors coupé de l'eau qu'il boit, ses branches ne sont pas belles, ses feuilles sont sèches, l'arbre ne donne pas de fruit, on n'en tire pas profit et sa valeur se perd. Mais si les racines plongent dans la terre et disparaissent de la vue de tous, alors l'arbre boit beaucoup, l'eau le nourrit, ses racines augmentent, ses feuilles verdissent, ses fruits sont savoureux. Le propriétaire de l'arbre récolte les fruits et la valeur de l'arbre augmente. (al-Muhasibi, Al-wasâya,).

Ce n'est pas seulement les idoles que l'on associe à Dieu mais aussi le monde, l'ego, un état ou une sensation : As-tu vu celui qui prend ses passions pour son dieu (sourate Al-jatiya 22) أفرأيت من اتخذ إلهه هواه ( سورة الجاثية الآية 22)

La convoitise (al-tama')

Le remède correspondant, c'est que le murîd sache que la convoitise l'entraîne vers l'ostentation, lui fait oublier la douceur de l'adoration et le rend esclave des esclaves bien que Dieu Très haut l'ait créé libre de leur servitude. Le Prophète, que DIEU lui prodigue bénédictions et paix, a cherché refuge contre la convoitise en disant: Je cherche refuge auprès de Toi contre une convoitise qui scelle (le cœur) et qui est sans objet; car cette convoitise voile le cœur (al-qalb), fait désirer le monde et détourner de l'Au-delà.

On raconte que l'un des anciens a dit " la convoitise est la pauvreté effective ; le riche qui convoite est pauvre et le pauvre qui s’abstient de convoiter est riche ".

Une des maladies de l'âme est son penchant à la vengeance, à l’hostilité et à la colère.

Le remède correspondant c'est d'aimer la religion, de prendre pour ennemie notre âme pécheresse, la haïr et reporter contre elle notre colère.

Dans ce sens, on raconte que le Prophète -que Dieu lui prodigue bénédictions et paix- ne s'est jamais vengé pour lui-même ; il ne se vengeait que pour DIEU, lorsque les interdits fixés par la religion étaient transgressés '[25].

Une des maladies de l’âme, c’est que la personne ferme les yeux sur ses faux pas et ses erreurs

Le remède correspondant consiste à réagir rapidement contre ce faux pas par l’abdication et se repentir pour que l’âme ne revienne ( التعود ) pas à cette erreur ou à quelque chose similaire.

La personne se trouve traînée vers ce qui procure la joie mondaine

Le remède correspondant, c’est que la personne sache que DIEU Très Haut n’aime pas ceux qui se réjouissent de façon mondaine car DIEU dit "certes DIEU n’aime pas ceux qui se réjouissent" (sourate al Qassas, versé 75), et une des caractéristiques du Prophète, que DIEU lui prodigue bénédiction et paix, a dit : "certes DIEU aime tout cœur triste"

Se croire supérieur à ses semblables

Le remède correspondant, c’est que la personne apprenne à connaître son âme. Car aucune autre personne ne peut la connaître mieux que lui-même, c’est aussi que cette personne ait une bonne opinion de ses coreligionnaires pour qu’elle soit portée à mépriser son âme et à considérer la vertu de ses frères. Il ne peut réaliser cela qu’après avoir exagéré les qualités des autres, simultanément elle doit aussi sous estimer ses propres qualités.

Renoncer à l’acquisition de sa subsistance ( الكسب ) pour montrer aux autres sa confiance en DIEU ; puis attendre avec impatience la bienveillance de DIEU et s’indigne quand la subsistance ne lui vient pas

Le remède correspondant c’est de se subvenir à son besoin comme le Prophète, que DIEU lui prodigue bénédiction et paix, "la meilleure chose est qu’un homme mange ce qu’il a acquis". Extérieurement la personne doit travailler en vue de sa subsistance et intérieurement elle doit avoir confiance en DIEU.

Une des maladies de l’âme est qu’elle aime la compagnie de ceux qui s’opposent à DIEU ou qui s’en détournent

Le remède correspondant est le retour à la compagnie de ceux qui sont en accord [avec DIEU], et qui sont tournés vers DIEU, à lui toute Gloire et Majesté. En effet, le Prophète que DIEU lui prodigue bénédictions et paix a dit: "celui qui cherche à ressembler à un peuple en fait partie".

Il a dit aussi : "celui qui augmente les rangs d’un peuple en fait partie". Un ancien a dit : "la compagnie des gens mauvais engendre une mauvaise opinion à l’égard des gens bien". L’un d’entre eux a dit : "quand les cœurs s’éloignent de DIEU à lui toute Gloire et Majesté, ils se mettent à détester ceux qui appliquent ses décrets."

Une des maladies de l’âme, est son désir violent d’accumuler [des biens] ( الجمع ) et de s’interdire [de les distribuer] ( المن )

Le remède correspondant, c’est que le murîd ait conscience de la fin imminente de sa vie. Qu’il n’amasse donc que le strict nécessaire et qu’il ne refuse pas de le distribuer sachant que sa mort est proche.

Accumuler des biens est de l’illusion pour celui qui ne peut être garant d’un de ses souffles. Et refuser de donner à autrui, bien qu’on soit obligé d’en rendre compte, est de l’ignorance.

Une des maladies de l’âme est l’obstination à rester dans le péché en souhaitant le pardon divin et en espérant la miséricorde de DIEU

Le remède correspondant, c’est que le murîd sache que DIEU a accordé son pardon à celui qui ne s’obstine pas dans son péché et cela est manifeste quand il dit: ["un paradis large comme les cieux et la terre a été préparé pour ceux qui, après avoir accompli une mauvaise action ou s’être fait du tort, invoquent DIEU et lui demandent pardon pour leurs péchés (…) et pour ceux qui ne s’obstinent pas dans leurs agissements alors qu’ils savent" (Coran 3,135).

Une des maladies de l’âme est son violent désir [de richesses]

Le remède correspondant, c’est que le murîd sache que sa convoitise ne lui amènera pas plus de subsistance que DIEU ne lui en a destiné.

Ibn Mas'ûd rapporte d’après le Prophète que DIEU lui prodigue bénédictions et paix la parole suivante : "DIEU dit à l’ange : écris le jour de sa mort, sa subsistance, ses actes et s’il sera damné ou sauvé." et DIEU dit aussi: "la parole auprès de Moi ne change pas" (Coran 50,29).

La jalousie

Le remède correspondant, c’est que le murîd sache que le jaloux est ennemi de la grâce de DIEU. Le Prophète que DIEU lui prodigue bénédictions et paix a dit : "ne vous jalousez pas et ne vous haïssez pas." la jalousie découle du manque de compassion des musulmans entre eux.

Se laisser abuser par des flatteries

Le remède correspondant, c’est que la personne garde à l’esprit l’état réal-de son âme qu’il connaît mieux que qui conque. Les louanges à son égard contredisent ce que DIEU connaît de lui et ce que la personne sait de lui-même, et ces éloges ne le délivreront pas de la honte de la punition.

Le mensonge

Le remède correspondant est de rester indifférent à la satisfaction ou au mécontentement des gens car c’est l’espoir de les satisfaire ou de leur plaire ou le goût du prestige qui pousse à mentir. On rapporte dans ce sens la parole suivante du Prophète que DIEU lui prodigue bénédictions et paix : "la véracité mène à la piété, et la piété au paradis ; le mensonge, par contre, conduit à la débauche, et la débauche en enfer."

La révolte

Le remède correspondant, c’est de faire accepter à l’âme son destin, car la rébellion est une braise du diable. En effet, un homme est venu vers le Prophète que DIEU lui prodigue bénédictions et paix et lui a dit :"donne-moi un conseil", le Prophète lui répondit : "ne te mets pas en colère, car cela entraîne le serviteur au seuil de la perdition sauf si l’obéissance aux préceptes de DIEU l’en préserve."

Perdre son temps à des futilités en compagnie des mondains

Le remède correspondant, c’est que le murîd sache que son temps est de plus précieux et doit être investi dans ce qu’il y a de plus utile, à savoir l’invocation de DIEU ; il doit aussi obéir continuellement à DIEU et exiger la sincérité de son âme.

On rapporte que le Prophète que DIEU lui prodigue bénédictions et paix a dit :"l’homme pratique un bal-islam quand il délaisse ce qui ne le concerne pas." Al-Hassan Ibn Mansûr a dit : "prends soin de ton âme, si tu ne l’occupes pas, c’est elle qui t’occupera."

Une des maladies de l’âme, c’est que le murîd revêt le costume des pieux alors qu’il accomplit des actions perverses

Le remède correspondant, c’est que le murîd délaisse les parures extérieures tant qu’il n’a pas rectifié l’intérieur.

Selon une tradition prophétique :"l’homme est des plus mauvais quant il montre au gens qu’il craint DIEU alors que son cœur est immoral". Abû Uthman a dit : "une humilité extérieure avec un cœur immoral engendre l’obstination".

Une des maladies de l’âme est que le murîd n’exige pas assez d’elle dans ses actions et ses paroles, et qu’il est satisfait d’elle dans l’état où elle se trouve

Le remède correspondant, c’est que le murîd ait un vif désir d’exiger toujours plus de l’âme dans ses actions et ses paroles et cela en s’efforçant de suivre au mieux l’exemple des anciens. En effet, Ali Ibn Abi Tâlib a dit : "celui qui n’est pas dans le surplus est dans le manque".

Une des maladies de l’âme est qu’elle aime divulguer les vices de ses frères et de ses amis

Le remède correspondant, c’est que le murîd se mette à la place d’autrui avant d’en divulguer les vices et qu’il aime pour les autres ce qu’il aime pour lui-même. On rapporte dans ce sens la parole suivante du Prophète que DIEU lui prodigue bénédictions et paix :" celui qui couvre les défauts de son frère musulman, DIEU couvrira les siens".

Une des maladies de l’âme est le dédain du murîd pour le sursis dont il bénéficie lorsqu’il pêche et dont il est conscient

Le remède correspondant, c’est une crainte continuelle, c’est aussi de savoir que le délai de grâce [accordé par DIEU] n’est pas une omission [de sa part] et que DIEU tout béni et Très Haut interrogea le murîd sur ses péchés et le rétribuera en conséquence, à moins qu’il ne lui fasse miséricorde. Certes, ceux qui craignent DIEU perçoivent la conséquence de leurs actes, car DIEU dit : "il y a là un enseignement pour celui qui craint DIEU" (coran 79,26). Le poète a dit :"l’âme a été abusée par le délai que son créateur lui a accordé ; ne crois pas que cela soit un oubli à l’égard de l’âme".

Une des maladies de l’âme est son penchant à la fréquentation des amis et à la compagne des frères

Le remède correspondant, c’est que le murîd sache que le compagnon sera séparé de lui et que les liens de camaraderies se rompent. On rapporte d’après le Prophète, que DIEU lui prodigue bénédictions et paix, que Gabriel, sur la paix, a dit : "Vis tant que tu voudras, en réalité tu es [déjà] mort, aime qui tu veux, tu seras séparé et fais ce que tu veux, tu seras rétribué en conséquence". Abû al-Qasim Al-Hakim a dit : "l’amitié est une inimitié sauf celle que tu as rendue pure, l’accumulation de biens est un malheur sauf ce que tu as donné et la fréquentation des gens disperse sauf si tu as agi avec prudence".

Une des maladies de l’âme est d’obéir à ses passions et d’être en accord avec son bon plaisir

Le remède correspondant se trouve dans les commandements de DIEU Très-Haut quand il dit : "Celui qui empêche l’âme de céder à ses passions" (Coran 79,40). Et aussi dans le verset suivant "Certes l’âme est instigatrice du mal (Coran 12,53). De même on raconte que Masr al-Ghazi a dit : "Certes, il est plus facile de sculpter les montagnes avec les ongles que de contrecarrer la passion lorsque celle-ci s’est fermement installée dans l’âme.

D’autres maladies de l’âme sont la gaieté mondaine et le repos recherché par la paresse. Tout" la paresse. Tout cela résulte de la négligence

Le remède correspondant, c’est que l’âme soit attentive à ce qu’il à ce qui l’attend. C’est aussi le murîd voit ses carences lorsqu’il accomplit ses devoirs religieux et qu’il ait conscience de sa tendance à commettre ce qui lui a été défendu. Qu’il sache aussi que cette demeure est pour lui une prison et qu’il n’y a ni joie ni repos dans une prison. En effet, le Prophète, que DIEU lui prodigue bénédictions et paix, a dit : "Le monde est la prison du croyant et le paradis de l’incroyant. Il faut donc que la vie du croyant soit semblable à celle des prisonniers et non à celle des hommes libres".

Une des maladies de l’âme est d’aimer les commérages et d’approfondir les sciences dans le seul but de capturer les cœurs des ignorants et d’attirer l’attention par de beaux discours

Le remède correspondant, c’est que le murîd accomplisse ce qu’il prêche et qu’il exhorte autrui par ses actions et non par ses paroles. Dans ce même sens, on raconte que DIEU Très Haut a révélé à Jésus, fils de Marie, sur lui la paix : "Si tu veux exhorter ton prochain, encourage-toi d’abord au bien et quand tu en auras profité, tu pourras alors exhorter ton prochain ; sinon aie honte devant Moi."

Le Prophète, que DIEU lui prodigue bénédictions et paix, a dit : "Lors de mon voyage nocturne, je suis passé parmi des gens dont on cisaillait les lèvres avec des ciseaux de feu. J’ai demandé : Qui sont-ils. O Gabriel- ? Il répondit : ce sont des prédicateurs de la communauté, ils ordonnent aux autres la piété et oublient eux-mêmes"

Une des maladies de l’âme c’est de commettre tant de péchés et de fautes que le cœur se durcit

Le remède correspondant, c’est de demander beaucoup pardon à DIEU et de se repentir à chaque souffle, c’est aussi continuellement jeûner, passer la nuit en prière, servir les gens de biens, s’asseoir avec les gens vertueux et assister aux séances d’invocations. En effet, un homme s’est plaint auprès du Prophète, que DIEU lui prodigue bénédictions et paix, de la dureté de son cœur: le Prophète dit alors:"Rapproche-le de l’invocation " Le Prophète dit aussi: "Certes, je demande pardon à DIEU soixante dix fois par jour. Et de même : "Si le serviteur commet un péché, un point noir apparaît dans son cœur, s’il se repend et s’il demande pardon, ce point noir s’en va. Mais s’il commet de nouveau un péché, un nouveau point noir apparaît dans son cœur : il en est ainsi jusqu’à ce que le cœur ne reconnaisse plus le bien ni ne dénie le mal.

CONCLUSION

Somme toute, il faut reconnaître que l’âme n’est pas invulnérable. Elle peut bien être l’objet de pathologies de diverses intensités. Ces pathologies sont cumulables, et plus une âme en a, plus l’individu ne sombre dans l’immoralité et la perversité. Ce sont donc des maladies qui rongent l’individu de l’intérieur. C’est la raison pour laquelle il est primordial de trouver rapidement des remèdes aux problèmes de l’âme. Mais, une question demeure : le fait de disposer de ces remèdes qui ont été proposés, constitue-t-il une assurance totale d’une guérison ?


La réponse est NON. Pour parvenir à la guérison, il faut également une prise de conscience de l’individu par rapport à sa situation. Ceci lui permettra aussi d’user du remède le plus adéquat. A tout ceci, il faut ajouter la ferme volonté personnelle de l’individu de revenir sur le droit chemin, et surtout l’aide et l’éclairage indispensable du Seigneur, le tout puissant, DIEU.



Un exposé de:

Bouchra Sbaï, Mariam Al-Adouli, Imane Al-mrabet
Hasnae Bakach, Koko Mawulé Agbegninou, Atika Naciri
Année universitaire : 2004 – 2005, Université Abdelmalek Essaâdi
Ecole Nationale de Commerce et de Gestion National
School of Management Tanger Maroc




BIBLIOGRAPHIE


Albrecht, Pierre-Yves (1945-....), Au cœur des zaouïas : rencontre avec des soufis guérisseurs ; préf. de cheikh Khaled Bentounès, Paris : Presses de la Renaissance, 2004. 392 p. : couv. Ill. ; 23 cm.

Ali-Shah, Omar (1922-....), Soufisme d'aujourd'hui ; [texte établi par Augy Hayter à partir d'enregistrements], Traduction de Sufisme for today, Paris : G. Trédaniel, 1998. 252 p. ; 21 cm.

Arberry, Arthur John (1905-1969), Le Soufisme : la mystique de l'Islam ; trad. de l'anglais par Jean Gouillard, Traduction de Sufism : an account of the mystics of Islam, [Paris] : le Mail, 1988. 150 p. : couv. Ill. en coul. ; 22 cm.

Ben Abdelaziz, Abdullah, La Pensée islamique et le monde moderne, [Maroc] : [s.n.], [198-?] (Casablanca : Sonir). 168 p. ; 21 cm.

Bonaud, Christian, Le soufisme : al-Tassawwûf et la spiritualité islamique ; bibliogr. sélective établie par Sara Descamps-Wassif, Paris : Maisonneuve et Larose : Institut du monde arabe, Collection "Islam-Occident", 1991. 155 p. : ill. en coul, couv. Ill. ; 21 cm.

Chevalier, Jean (1906-1993), Le Soufisme, Paris : Presses universitaires de France, Collection "Que sais-je ?", 1984. 127 p. ; 18 cm.

Corbin, Henry, L'imagination créatrice dans le soufisme d'Ibn Arabi, Paris : Flammarion, Collection "Homo-Sapiens", 1958. 284 p.-[4] p. de pl. : ill., couv. Ill. en coul. ; 22 cm.

Le Matin, Article intitulé : Les zaouïas de Fès dans la topographie du sacre, paru Lundi 25 Décembre 2000, N° 10.931 sur les zaouias.

Lings, Martin, Qu'est-ce que le soufisme ? ; traduit de l'anglais par Roger Du Pasquier, Traduction de What is sufism ?, Paris : Éditions du Seuil, Collection "Points. Sagesses", 1977. 182 p. : couv. Ill. en coul. ; 18 cm.

Massignon, Louis, La Passion d'al-Husayn-ibn-Mansûr. Al-Hallâj, martyr mystique de l'Islam, Paris : P. Geuthner, 1922. 2 vol. Gr. in-8 °, pl.

Muhyîuddîn, Abu Abdullah Ghulam, Le livre de la guérison soufie ; [trad. de l'anglais par Antonia Leibovici], Traduction de The book of Sufi healing, Paris : G. Trédaniel, 1996. 248 p. : ill, couv. ill. en coul. ; 24 cm.

Molé, Marijan, Les Mystiques musulmans, Paris : les Deux océans, 1982. 126 p. : couv. ill. en coul. ; 21 cm.

Sheikh Al-Sulamî, Les maladies de l'âme et leurs remèdes, Traité de psychologie soufie, Archè Edit, 1990.

Skalli, Faouzi, docteur d'état en sciences des religions, Intervention dans l’émission Pour tout vous dire sur 2M de Samira Sitail dont le sujet est Le soufi est fils de son temps .

Michal- Albin, Les soufis de l'Andalousie, suivi de la vie merveilleuse de Dû-l-Nûn.


NOTES


[13] Autrement dit, l'exotérisme de l'ésotérisme. La difficulté lorsque l'on a affaire à un courant ésotérique, c'est d'abord le secret, bien sûr, mais aussi et surtout ce qui est secret par nature : la méditation des enseignements et l'expérience des états. On ne peut connaître la poire qu'en y goûtant, dit la sagesse.

[14] Cheikh Abū Sa'ïd, de Muhammad Ibn al-Munawwar, traduit par M. Achéna.

[15] Le disciple est souvent relié à une chaîne (silsila) de Maîtres spirituels remontant jusqu'au Prophète. Il fait partie d'une tarîqa, d'une confrérie initiatique dont le Cheikh lui communique le wird, la litanie spécifique qu'il devra dorénavant pratiquer régulièrement. Certaines silsila-s existent toutefois qui n'ont jamais donné naissance à une congrégation organisée : le disciple suivra alors son Maître sans que le lien qui les unit n'apparaisse extérieurement.

[16] Selon le petit Robert, "doctrine suivant laquelle des connaissances ne peuvent ou ne doivent pas être vulgarisées, mais communiquées seulement à un petit nombre de disciples, Ant. Exotérisme."

[17] On peut résumer le point de vue des spirituels désignés comme malāmātiyya en ces termes : si l'ésotérique devait être manifesté, le Prophète aurait été le premier à le faire ; or il ne l'a pas fait car l'ésotérique (bātin) est du domaine de ce qui est en soi intérieur et caché et doit donc le rester, tandis que l'apparence extérieure (zāhir) est le lieu de manifestation (mazhar) de la parure de la Sharī'a, de ce qui est en soi exotérique. Le terme de malāmātiyya est donc lié à l'origine à une volonté ou à un état de conformité à la norme spirituelle de l'Islam. Néanmoins, sa signification de gens du blâme a donné lieu, tout comme la notion de faqîr, à bien des glissements et des déviations – Le soufisme, al-tasawwuf et la spiritualité islamique, Christian Bnaud, page 47.

[18] Au nombre de ces exceptions remarquables on pourra citer l'œuvre du Palestinien 'Abd al-Ghan al-Nabulusi (m. 1143/1731).

[19] M. SIMIAN, Les confréries religieuses islamiques en Algérie p. 91.

[20] Ésotérisme : ensemble de doctrines secrètes.

[21] Ascète : qui tend à la perfection morale ou spirituelle.

[22] Théologie : science de la religion, doctrine religieuse.

[23] Expérience mystique : relatif au mysticisme (doctrine religieuse selon laquelle l’Homme peut communiquer directement avec DIEU).

[24] Esotérique : réservé aux initiés.

[25] Les maladies de l'âme et leurs remèdes, Sheikh Al-Sulamî (Xe siècle), Arché Edit 1990, et Les soufis de l'Andalousie, suivi de la vie merveilleuse de Dû-l-Nûn, Michel Albin Sheikh Al-Sulamî (Xe siècle), Les maladies de l'âme et leurs remèdes, Archè Edit 1990, traduit par Abdul Karim Zein.


Cette communication n’est pas verbale, mais se réfère à une vérité spirituelle (ou si l’on préfère d’une "énergie" spirituelle) qui ne peut être supportée que par une personne arrivée à un degré élevé de l’initiation.

Il s’agit en somme, d’une disposition préalable réalisée par un disciple au cours de sa progression dans la voie initiatique.

Source

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

vous pouvez me contacter directement par mail elfieraleuse@gmail.com