Simplicité et Unité
L'Oeuf du Monde symbolise un stade de latence dans le développement du Cosmos. Il est souvent représenté par une sphère car il s'épanouit également dans toutes les directions à partir d'un point originel symbolisant le Centre ou l'Unité.
Lorsque l'Oeuf Cosmique a complètement éclos, l'être se sent perdu au milieu du monde manifesté dont il ne peut retrouver le Centre. Il ne peut accéder à l'Unité qu'en empruntant une voie sortant des sentiers battus. En effet, l'Unité ne peut être appréhendée par la seule raison qui consiste à décomposer un tout en ses éléments constituants afin de pouvoir les étudier séparément. L'Unité dans sa simplicité ne se laisse jamais décomposer. La dissociation des éléments constituants d'un tout est une simplification abusive. Le tout est avant tout caractérisé par les interactions complexes entre ses éléments dits constituants. Les interdépendances profondes des éléments constituants entre eux et avec le milieu environnant maintiennent la cohésion du Cosmos et expliquent pourquoi son étymologie est synonyme d'ordre.
L'Unité ne peut être saisie qu'en suivant l'Intuition intellectuelle, au-delà de l'intuition sensible. Elle ne peut être atteinte que par la Connaissance directe et immédiate des principes immuables, au-delà de la connaissance indirecte et discursive d'éléments changeants que la raison s'efforce vainement de maîtriser. Tout voir dans l'état indifférencié de l'Unité principielle est la véritable Intelligence.
La réflexion humaine n'est qu'un pâle reflet de l'Intellect supra-humain. Elle est à l'image de la lumière lunaire qui ne fait que réfléchir la Lumière solaire. La lumière lunaire est une lumière indirecte et froide sans commune mesure avec la Lumière directe et chaude du soleil.
L'accès au Centre, à l'Unité et à la Connaissance survient lors d'une illumination de l'être provoquée par l'étincelle de la Lumière intelligible. En réalité, l'être n'accède pas au Centre, à l'Unité et à la Connaissance: il devient Centre, Unité et Connaissance. L'homme simple n'est plus la proie des tensions ou des oppositions propres au monde de la dualité. Il se tient au Centre où tout est unifié, où il connaît tout par la Connaissance globale. La simplicité signifie Unité.
Unité et complémentarité
Au cours du processus de manifestation, l'Unité s'efface derrière la multiplicité. Une multiplicité faite de pôles complémentaires fortement inter liés et souvent perçus comme des opposés. Toutefois, ces pôles ne peuvent être irréductiblement opposés car ils ne pourraient s'unir dans l'état indifférencié caractéristique de l'Unité et l'Unité ne serait plus. La dualité est incompatible avec l'Unité.
La relation entre complémentarité et dualité apparente trouve notamment une illustration dans les divers modes d'orientation dans le monde terrestre.
L'être s'oriente en fonction des quatre points cardinaux formant en apparence deux couples de pôles opposés. Ils constituant en réalité deux axes complémntaires:
Un premier axe nord-sud dessiné verticalement;
Un second axe est-ouest dessiné horizontalement.
L'axe vertical représente le canal de communication entre des états de niveaux différents; il est le lieu de passage entre des états supérieurs et inférieurs et vice versa. L'axe horizontal relie des états de même niveau; il n'est qu'un lieu de passage entre ces états.
Ces deux axes se rencontrent en un point d'équilibre et de réconciliation de pôles apparemment opposés. Il représente le centre qui contient les quatre points cardinaux (ou les deux axes) à l'état indifférencié et constitue un reflet de l'Unité dans le monde terrestre.
Notons que chaque axe relie les complémentaires lumière (sud, est) et obscurité (nord, ouest).
1. En raison de sa verticalité, l'axe nord-sud établit une hiérarchie entre les deux pôles complémentaires:
Le nord correspond à l'orientation nocturne ou polaire en prenant comme repère l'étoile polaire;
Le sud est associé à l'orientation diurne ou solaire en prenant comme repère le soleil à son zénith.
L'orientation polaire fait référence au Cosmos (macrocosme) tandis que l'orientation solaire prend pour support la verticale du lieu de l'observateur (microcosme). Comme l'être fait partie intégrante du Cosmos, il va de soi que l'orientation par rapport au monde cosmique est d'ordre supérieur à l'orientation par rapport au monde individuel. Tout comme l'homme et le Cosmos, ces deux modes sont complémentaires et constituent l'une des nombreuses facettes de l'harmonie entre macrocosme et microcosme prônée par nombre de traditions.
2. L'axe est-ouest relie, au contraire, des complémentaires de même niveau. L'est et l'ouest correspondent, en effet, au lever et au coucher du soleil associés à un même mode d'orientation le long de l'horizon.
L'être soucieux de retrouver l'Unité perdue devra tout d'abord s'affranchir d'une perception dualiste du monde (quatre points cardinaux). Son regard se tournera ensuite vers la complémentarité de toutes choses (deux axes). Il accédera enfin à une vision unifiée du monde (centre des deux axes). Après cela, il pourra atteindre les centres des états d'être d'ordre plus élevé et, finalement, le Centre des tous les centres.
Le Sage qui se tient au Centre, au point d'équilibre, dans l'état unifié ne fait plus de distinction entre les divers modes d'orientation. Il n'a plus besoin de s'orienter car il voit désormais tout dans l'état unifié. Il n'est plus en proie aux tensions; son esprit est en paix. L'être rétabli dans l'état de simplicité n'a plus de raison de chercher ailleurs ce qui se trouve ici et à jamais.
Un second axe est-ouest dessiné horizontalement.
L'axe vertical représente le canal de communication entre des états de niveaux différents; il est le lieu de passage entre des états supérieurs et inférieurs et vice versa. L'axe horizontal relie des états de même niveau; il n'est qu'un lieu de passage entre ces états.
Ces deux axes se rencontrent en un point d'équilibre et de réconciliation de pôles apparemment opposés. Il représente le centre qui contient les quatre points cardinaux (ou les deux axes) à l'état indifférencié et constitue un reflet de l'Unité dans le monde terrestre.
Notons que chaque axe relie les complémentaires lumière (sud, est) et obscurité (nord, ouest).
1. En raison de sa verticalité, l'axe nord-sud établit une hiérarchie entre les deux pôles complémentaires:
Le nord correspond à l'orientation nocturne ou polaire en prenant comme repère l'étoile polaire;
Le sud est associé à l'orientation diurne ou solaire en prenant comme repère le soleil à son zénith.
L'orientation polaire fait référence au Cosmos (macrocosme) tandis que l'orientation solaire prend pour support la verticale du lieu de l'observateur (microcosme). Comme l'être fait partie intégrante du Cosmos, il va de soi que l'orientation par rapport au monde cosmique est d'ordre supérieur à l'orientation par rapport au monde individuel. Tout comme l'homme et le Cosmos, ces deux modes sont complémentaires et constituent l'une des nombreuses facettes de l'harmonie entre macrocosme et microcosme prônée par nombre de traditions.
2. L'axe est-ouest relie, au contraire, des complémentaires de même niveau. L'est et l'ouest correspondent, en effet, au lever et au coucher du soleil associés à un même mode d'orientation le long de l'horizon.
L'être soucieux de retrouver l'Unité perdue devra tout d'abord s'affranchir d'une perception dualiste du monde (quatre points cardinaux). Son regard se tournera ensuite vers la complémentarité de toutes choses (deux axes). Il accédera enfin à une vision unifiée du monde (centre des deux axes). Après cela, il pourra atteindre les centres des états d'être d'ordre plus élevé et, finalement, le Centre des tous les centres.
Le Sage qui se tient au Centre, au point d'équilibre, dans l'état unifié ne fait plus de distinction entre les divers modes d'orientation. Il n'a plus besoin de s'orienter car il voit désormais tout dans l'état unifié. Il n'est plus en proie aux tensions; son esprit est en paix. L'être rétabli dans l'état de simplicité n'a plus de raison de chercher ailleurs ce qui se trouve ici et à jamais.
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Bibliographie
René Guénon:
“La Grande Triade”. Éditions Gallimard 1957;
Notamment, le chapitre IV intitulé “Yin et Yang”.
“Le symbolisme de la croix”. Éditions Guy Trédaniel, 1996;
Tout particulièrement, les chapitres VI et VII sur “L'union des complémentaires” et “La résolution des oppositions”.
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