« Nous avons dû brûler livres et cahiers, confesser notre ignorance, et, modeste néophyte, déchiffrer une autre science sur les bancs d’une autre école », Fulcanelli.
Ce petit article ne se veut qu’un rappel des diverses zones d’ombre et des facettes sinistres qui accompagnent la fable historique de Jeanne d’Arc (1412-1431).
En premier lieu, nous partirons de ce simple postulat : en bon traditionaliste qui se respecte, nous avons une entière confiance en nos aïeux, ou, du moins, nous avons plus confiance en eux qu’aux racontars de Fernand Nathan.
Ainsi donc, nos glorieux ancêtres les Bourguignons ont, selon les dires, capturé et livré Jeanne d’Arc aux Anglais afin de la condamner puis de la supprimer. Nous pensons qu’ils devaient avoir des raisons solides de le faire et, par là-même, nous partirons du postulat que ce fut acte de bon sens et de justice que de mettre à mort la « pucelle d’Orléans ».
Voici les quelques points principaux qui nous font dire que l’histoire entière du personnage de Jeanne et des forces politiques qui la soutinrent comporte beaucoup d’aspects ténébreux et ne « sent pas bon »…
– Une femme viriloïde. Tout d’abord, quitte à être accusé de réactionnaire et de misogyne par des gens sur lesquels nous crachons, il nous semble, d’un point de vue purement esthétique et au niveau de l’éthique morale, qu’une femme-chevalier aux cheveux courts, sans mari ni enfant, guerroyant dans un univers d’hommes et virilisée à souhait, constitue un concept anti-chrétien, et plus généralement anti-traditionnel (dans le monde traditionnel, la femme est la gardienne du foyer et incarne le socle sur lequel sont basées la fécondité et la pérennité de la société, elle est beaucoup trop fragile et précieuse pour être exposée aux dangers de la guerre).
– Les résultats absurdes de sa mission. Nous poserons ici cette simple question : Pourquoi l’historiographie (catholique aussi bien que laïque) et le grand public considèrent l’action de Jeanne d’Arc comme un haut fait de nature religieuse (certains parlent même de « mission »), faisant directement intervenir le Christ et la Providence divine, alors qu’elle n’a fait au final qu’aider à confirmer et à conforter sur son trône le faible roi de France Charles VII, pourtant bien connu pour ses haines et ses conflits permanents contre l’autorité spirituelle de la Papauté romaine ?
À cet égard, il nous faut simplement rappeler que le règne de Charles VII (qui était surnommé par dérision « roi de Bourges » du fait de la petitesse de son royaume) fut tout à fait antitraditionnel, comme d’ailleurs tous les rois de France depuis Philippe-le-Bel, et a particulièrement œuvré à se défaire de la tutelle légitime de l’Eglise via notamment la promulgation de la « Pragmatique Sanction » de Bourges en 1438 qui conféra au roi le pouvoir de désigner aux dépens du Saint-Siège les principaux représentants du clergé français et qui fut un premier pas vers l’institution du gallicanisme et son projet subversif d’Église « nationale ».
Ayons toujours en mémoire ces mots de René Guénon qui se passent de commentaire : « La constitution des « nationalités » rendit possibles de véritables tentatives d’asservissement du spirituel au temporel, impliquant un renversement complet des rapports hiérarchiques entre les deux pouvoirs ; cet asservissement trouve son expression la plus définie dans l’idée d’une Église « nationale », c’est-à-dire subordonnée à l’État et enfermée dans les limites de celui-ci ; et le terme même de « religion d’Etat », sous son apparence volontairement équivoque, ne signifie rien d’autre au fond : c’est la religion dont le gouvernement temporel se sert comme d’un moyen pour assurer sa domination ; c’est la religion réduite à n’être plus qu’un simple facteur de l’ordre social. (…) on en a un exemple des plus flagrants dans un régime comme celui du « Concordat » napoléonien, transformant les prêtres en fonctionnaires de l’État, ce qui est une véritable monstruosité » (Autorité spirituelle et pouvoir temporel, Trédaniel, 2000, p. 88-89).
« (…) De tels contes ne peuvent être admis que par ceux qui veulent être trompés » Voltaire
– Des relents de sorcellerie. Aussi, si l’on se penche froidement sur le récit factuel des historiens sans rentrer dans les querelles idéologiques subjectives, il faut avant-tout observer que Jeanne d’Arc (ou « Dark ») a été condamnée au bûcher — peine réservée aux hérétiques et aux sorcières — par un collège composé des meilleurs théologiens de l’université de Paris : nous répondrons à ceux qui vont crier au faux procès, à l’injustice et au martyr qu’aurait enduré l’irréprochable sainte, que nous préférons largement suivre les conclusions émises par des clercs du XVe siècle plutôt que les théories foireuses de nos contemporains.
Rappelons du reste que le compagnon d’arme de Jeanne d’Arc, le baron Gilles de Rais (promu au titre de maréchal de France en 1429 pour son dévouement militaire), est un tueur en série sataniste qui a été jugé et condamné en 1440 à la pendaison puis au bûcher par la cours séculière de Nantes pour vols, messes noires, hérésie, sodomie, pédophilie et le meurtre rituel de « cent quarante enfants, ou plus »… Drôle de fréquentation pour la seule sainte chrétienne — canonisée 500 ans après sa mort par la judéo-maçonnerie papale et promue « mère de la nation française » par les historiens ripoublicains, à tel point que Michelet la qualifiait du titre antitraditionnel de « sainte laïque » ; elle était également l’égérie du porc Gambetta ou du fou A. Comte, et aujourd’hui de Macron — qui, à notre connaissance, fut condamnée pour hérésie par l’Eglise catholique qui tout de même était à cette époque beaucoup plus solide, sérieuse et crédible qu’elle ne l’est à l’époque moderne.
– Des temps obscurs. De même, il n’est pas inutile de rappeler que le contexte socio-historique général du Moyen-âge tardif, et notamment la dite « Guerre de Cent ans », a été particulièrement décadent et prométhéen, marquant l’enclenchement de la gangrène antitraditionnelle en Occident ; ce fut en effet un sombre temps, celui des « Danses Macabres », des « Triomphes de la Mort », des « Christs souffrants » et autres « Piétas » pathétiques, une époque trouble et agitée, de disettes et de famines quasi-permanentes, d’épidémies de peste et de désordres climatiques mortifères, de crise spirituelle générale et de graves confusions sociales, d’assassinats politiques et de guerres permanentes, de déclin du clergé et de révolte du pouvoir temporel, de l’avènement de l’élément bourgeois et de la Banque, de colères paysannes et de séditions populaires dans les nouveaux centres urbains, de peurs apocalyptiques et de fièvres messianiques collectives… les aventures de Jeanne ne changèrent en rien cette triste période de déclin général.
– La « fable convenue ». À ce propos, l’hypercritique-cynique Voltaire, à l’article « Jeanne d’Arc » de son Dictionnaire Philosophique, met l’accent sur quelques épisodes pour le moins « merveilleux » et rapporte certains faits étranges, largement ignorés des historiens, qui montrent bien le climat général suspect — baignant dans une ambiance surnaturelle d’eschatologie subversive, marquée par les intrigues politiciennes et les luttes idéologiques de partis — dans lequel s’est déroulée la vie de la bergère visionnaire ; nous lisons ainsi : « La plupart de nos historiens, qui se copient tous les uns les autres, supposent que la Pucelle fit des prédictions, et qu’elles s’accomplirent. On lui fait dire qu’elle chassera les Anglais hors du royaume, et ils y étaient encore cinq ans après sa mort. On lui fait écrire une longue lettre au roi d’Angleterre, et assurément elle ne savait ni lire ni écrire (…) Mais, dit-on, elle a trouvé une épée rouillée dont la lame portait cinq fleurs de lis d’or gravées ; et cette épée était cachée dans l’église Sainte-Catherine de Fierbois à Tours. Voilà certes un grand miracle ! (…) Une grande preuve que les capitaines de Charles VII employaient le merveilleux pour encourager les soldats, dans l’état déplorable où la France était réduite, c’est que Saintrailles avait on berger, comme le comte de Dunois avait sa bergère. Ce berger faisait ses prédictions d’un côté, tandis que la bergère les faisait de l’autre. (…) Les curieux observeront ici soigneusement que Jeanne avait été longtemps dirigée avec quelques autres dévotes de la populace par un fripon nommé Richard, qui faisait des miracles, et qui apprenait à ces filles à en faire. (…) Les faiseuses de miracles, compagnes de Jeanne, et soumises à frère Richard, se nommaient Pierrone et Catherine. Pierrone affirmait qu’elle avait vu que Dieu apparaissait à elle en humanité comme ami fait à ami. (…) De tels contes ne peuvent être admis que par ceux qui veulent être trompés »…
En fait, à nos yeux, Jeanne d’Arc ne représente qu’une pure et simple image d’Épinal inventée de toutes pièces par le pouvoir bourgeois issu de la Révolution de 89 (n’est-elle pas régulièrement figurée de façon totalement anachronique sous le drapeau maçonnique bleu-blanc-rouge ?) afin de réconcilier, sous un même symbole tutélaire, la vieille France catholique et la nouvelle France laïque.
En fait, à nos yeux, Jeanne d’Arc ne représente qu’une pure et simple image d’Épinal inventée de toutes pièces par le pouvoir bourgeois issu de la Révolution de 89 (n’est-elle pas régulièrement figurée de façon totalement anachronique sous le drapeau maçonnique bleu-blanc-rouge ?) afin de réconcilier, sous un même symbole tutélaire, la vieille France catholique et la nouvelle France laïque.
– Sociétés secrètes et symboles occultes. En outre, l’existence entière de Jeanne d’Arc est truffée d’événements mystérieux et est subtilement marquée en arrière-fond — pour ceux qui savent regarder la face cachée de l’histoire officielle — par toutes sortes de symboles et d’influences magico-alchimiques (une bergère androgyne qui passe par le feu pour renaître de ses cendres tel le phénix : tout un programme…). De nombreux auteurs ésotéristes (R. Guénon, Grasset d’Orcet, V-E. Michelet, J. Reyor, Grillot de Givry… etc.) ont ainsi souligné nombre d’aspects occultes, voire occultistes, plus ou moins ténébreux, qui accompagnent toute la geste de la pucelle.
Ces diverses lectures nous ont donné la conviction que Jeanne d’Arc ne fut que la création, l’égérie et le « support » symbolique de sociétés secrètes à visée politique subversive, issues des anciens ordres de chevalerie médiévaux et œuvrant dans les coulisses en faveur du parti Français.
Par exemple, on peut observer que Jeanne (comme plus tard C. Colomb ou Cromwell) est souvent représentée avec une croix rouge templière anachronique, indiquant par là sa filiation avec le courant contre-initiatique, purement temporel, subversif et antitraditionnel qui s’est développé à partir du cadavre du véritable Ordre du Temple (détruit au début du XIVe siècle par le roi de France), et qui se cristallisera définitivement avec la Franc-Maçonnerie spéculative via la création de la grande Loge d’Angleterre en 1717.
– Enfin, nous terminerons par une simple question aux pseudo-traditionalistes catholiques (c’est-à-dire aux tièdes qui seront vomis par le Christ) qui évoquent la figure « nationale » de Jeanne d’Arc à toutes les sauces pour justifier leur nostalgie de gamines d’une France qui n’existe plus, ou plutôt qui n’a jamais existé : pourquoi ne parlez-vous jamais de la véritable doctrine des Évangiles, des Pères de l’Eglise, de Saint Bernard ou des exemplaires saintes que furent Hildegarde de Bingen ou Catherine de Sienne ?
Ces diverses lectures nous ont donné la conviction que Jeanne d’Arc ne fut que la création, l’égérie et le « support » symbolique de sociétés secrètes à visée politique subversive, issues des anciens ordres de chevalerie médiévaux et œuvrant dans les coulisses en faveur du parti Français.
Par exemple, on peut observer que Jeanne (comme plus tard C. Colomb ou Cromwell) est souvent représentée avec une croix rouge templière anachronique, indiquant par là sa filiation avec le courant contre-initiatique, purement temporel, subversif et antitraditionnel qui s’est développé à partir du cadavre du véritable Ordre du Temple (détruit au début du XIVe siècle par le roi de France), et qui se cristallisera définitivement avec la Franc-Maçonnerie spéculative via la création de la grande Loge d’Angleterre en 1717.
– Enfin, nous terminerons par une simple question aux pseudo-traditionalistes catholiques (c’est-à-dire aux tièdes qui seront vomis par le Christ) qui évoquent la figure « nationale » de Jeanne d’Arc à toutes les sauces pour justifier leur nostalgie de gamines d’une France qui n’existe plus, ou plutôt qui n’a jamais existé : pourquoi ne parlez-vous jamais de la véritable doctrine des Évangiles, des Pères de l’Eglise, de Saint Bernard ou des exemplaires saintes que furent Hildegarde de Bingen ou Catherine de Sienne ?
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