« Étant donné que le Temps est immobile, c’est l’être humain qui se déplace dans le Temps.
Le Temps est l’espace dans lequel se décrit le Mouvement.
Le Mouvement peut avoir lieu en avant ou en arrière…
Dans ses Collections, le Temps a tout conservé. »
C’était la Nuit… Je fis un voyage…
J’allais dans un lointain passé. Le voyage me prit six jours et j’arrivais en un curieux endroit… Je me retrouvais entre les pattes d’un curieux animal.
Je me redressai, sautai sur mes pieds, pris du recul et compris que je me trouvais face à l’une des plus grandes énigmes de tous les temps…
C’était l’Egypte.
Là, derrière le Sphinx, des hommes construisaient une Pyramide avec l’aide de géants.
L’Architecte-Constructeur, qui s’appelait Pyramon, me dit :
- Ici tout a commencé, concernant le Plan de Sauvetage de l’humanité. Celui-ci s’étale sur une semaine.
- Une semaine ? dis-je. Ce n’est pas long.
- Cela fait, quand même, sept mille ans ! me répondit-il, avec un large sourire.
- Sept mille ans !?! c’est beaucoup !
- Oui et non, c’est selon le point de vue…
- Le point de vue ?
- Oui, vu d’en bas 7000 ans, mais, vu d’En haut, seulement 7 Jours !
- Vu d’En Haut ?
- Oui, vu du Paradis.
- Ah !
Je regardais la Pyramide, majestueuse, déjà bien avancée. Toutefois, son Sommet semblait encore manquant.
- Il manque la pointe ! dis-je, en la désignant du regard.
- Le Pyramidion ? Il sera posé dans six Jours.
- Six Jours ? Alors, c’est pour bientôt…
- Si l’on veut…, dit Pyramon.
- La Pyramide est-elle là pour toujours ? demandai-je encore.
- Toujours ? C’est long ! dit Pyramon.
- Oui, c’est l’Éternité…
- Hors du Temps, quoi ! Le mot Pyramide signifie : « Cristal dans lequel brûle le Feu de l’Éternité », mais l’Éternité c’est trop long pour une chose appartenant à la Création.
- Pourquoi donc ?
- Dans la Création rien n'est hors du Temps, de même que rien n’est hors de l'espace. Ce qui a été créé est une œuvre, et toute œuvre a ses limites. Mais ce qui a des limites est aussi limité dans l’espace. Et ce qui est dans l’espace est aussi dans le temps.
- Ah, bon ! Et elle sert à quoi, cette Pyramide ?
- À indiquer quand viendront les Fils de Dieu.
- Et quand viendront-ils ?
- Le Premier – Qui est le Deuxième – viendra dans deux Jours…
- Eh bien alors je vais rester là, pour être là quand Il sera là.
- Comme Tu voudras, me dit Pyramon. Mais ce n’est pas sûr qu’Il vienne ici, ni, non plus, que Tu seras encore là à ce moment-là…
- Et comment peut-on savoir cela ? demandai-je encore.
- C’est indiqué dans {Le Message de} la Grande Pyramide, me dit Pyramon.
- Et comment donc ?
- Viens avec moi !
Il m’entraîna vers la Pyramide. C’est alors que je vis son entrée :
M’approchant de la Pyramide, malgré ses millions de blocs de pierre et de tonnes, je la trouvai, extérieurement, de prime abord, peu dense.
Pyramon m’expliqua :
- Nous savons, grâce à Sargon (c’était le suprême Prêtre-Roi qui dirigeait le peuple bâtisseur de la Pyramide), qu’il y a des Mondes de Genres différents qui constituent le lieu de séjour des esprits humains en cours d’évolution, en fonction de leur degré de maturité spirituelle.
-Des genres différents impliquent-ils des densités différentes ?
-Oui, c’est vrai dans toute la Création et c’est vrai aussi dans la matière grossière. Ces Mondes sont plus ou moins denses en fonction de leur éloignement ou de leur proximité du Paradis. Plus ils sont éloignés et plus ils sont denses et, par conséquent, aussi plus lourds.
-La Pyramide restera-t-elle toujours ainsi ?
-Non, d’ici quelques jours, elle sera nettement plus dense.
-Et une fois qu’elle sera dense, le restera-t-elle ?
- Non, elle s’allègera de nouveau d’ici une semaine.
- Ah ? Une semaine terrestre ?
- Non, une Semaine spirituelle !
Nous entrâmes alors dans la Pyramide par un long corridor descendant…
La hauteur de ce couloir descendant ne devait guère excéder 1,10 mètre. Il fallait marcher plié en deux, penché en avant, le regard rivé sur ses pieds ; l’air était chaud et étouffant ; c’était très inconfortable et ça n’en finissait pas...
- Et on va où, comme cela ? demandais-je, en me tenant les reins.
Mon guide me répondit :
- Nous descendons…
- Ah ! ça oui, j’ai remarqué ! dis-je, oppressé, essuyant mon visage dégoulinant de sueur.
- De ce fait, poursuivit imperturbablement Pyramon, la Notion de Temps, mais – les deux étant liés - aussi d'Espace, se rétrécit simultanément avec la densité croissante et la compacité plus ferme de la matière, avec l'éloignement toujours plus grand du Royaume Spirituel.
- Cela doit être cela…, acquiesçai-je, entendant à peine, tout engourdi. Et y a-t-il des endroits encore plus denses ?
- Oui, la Terre appartient à la Partie Cosmique qui, du point de vue de la densité, arrive en avant-dernière position. Il y a donc pire qu’elle. Dans cette dernière Partie Cosmique – qui s’appelle Pergame -, la Notion de Temps et d'Espace est encore plus limitée. C’est comme d’être écrasé par un oppressant plafond, ajouta Pyramon.
Tandis que Pyramon, devant moi, marchait, lui, toujours légèrement, mon pas devenait toujours plus mal assuré, lourd et hésitant.
-Mais comment se fait-il que je me sente si lourd et si stumpf[1]?
- Plus nous descendons, plus nous nous éloignons du Royaume Spirituel et plus la densité de notre environnement augmente. De ce fait, Ton cerveau aussi devient plus dense et Ta faculté d’expérimenter – et même de T’exprimer - se restreint d’autant.
- Mais Toi ?
- Mon cerveau est d’une autre constitution que le Tien…
- Et cela va durer encore longtemps ?
-Jusqu’à l’embranchement. Là, il Te faudra choisir…
Nous continuâmes ainsi, tant bien que mal, jusqu’à la bifurcation annoncée.
Là il fallait, en effet, choisir : continuer, complètement abruti, telle une grenouille cuite, vers la chambre souterraine, où ne règne que le chaos, aller tout droit vers la Chambre de la Reine, ou faire l’effort de remonter vers la Lumière vers la Chambre du Roi.
L’accès à la Chambre de la Reine étant alors bouché, je n’avais plus que deux choix possibles. Tel un plongeur qui, touchant le fond, d’une vigoureuse talonnade, prend appui sur celui-ci pour remonter à la surface, je me hissai vers l’entrée d’un couloir ascendant.
Il montait autant (26°) que le couloir descendant avait descendu. Il fallait toujours être plié en deux, mais, cette fois, c’était selon un angle obtus au lieu que ce soit un angle aigu, donc un progrès certain. De plus, je sentais ma tête progressivement se dégourdir…
- Ah ! Je me sens mieux, dis-je.
- Normal, m’expliqua-t-il, étant donné que nous remontons, nous nous rapprochons, de nouveau, du Paradis, et donc de la Lumière…
-Et pourquoi en est-il ainsi ?
- Parce que, grâce aux Dix Commandements donnés par Dieu à Moïse, à l’époque de la première Venue du réellement Premier Envoyé de Dieu, l’humanité a, à partir d’ici, au lieu de devoir descendre, dans le monde des ténèbres, vers la chambre souterraine, qui signifie la décomposition, la possibilité de remonter vers la Lumière.
-Sommes-nous en bas ou en haut de la matière grossière ?
-Il existe cinq Parties Cosmiques se trouvant beaucoup plus proches de la Lumière que celle à laquelle notre Terre appartient. Elles sont plus légères, moins denses. Du coup, l’on peut y vivre des expériences en pleine conscience. Ici, nous appelons cela « expérience vécue consciente diurne ».
- Diurne ? dis-je. Donc, de jour. C’est forcément différent des expériences nocturnes, n’est-ce pas ?
- Oui, si ce n’est que, dans la matière grossière, paradoxalement, l’on peut parfois vivre, au cours du sommeil paradoxal justement, grâce aux rêves, davantage la nuit que le jour…
- L’on est donc éveillé la nuit et c’est le jour que l’on dort ?
- Oui, l’on peut dire ça. Mais Là-Haut c’est différent, dit-il en pointant son index vers au-dessus de sa tête…
-Et pourquoi est-ce ainsi ?
- Plus une matière est fine, et plus elle est perméable. Mais plus perméable est une matière, plus large et plus étendue devient la possibilité d'expérience vécue consciente, c’est-à-dire la capacité à se laisser impressionner, pour l'esprit humain habitant dans le corps fait de cette matière-là.
-Et alors ?
- Lors du sommeil, l’âme se sépare du corps ou, pour le moins, ses liens avec le corps – donc avec la matière grossière – se relâchent fortement. Par conséquent, elle n’est plus aussi fortement entravée par le « rempart » que représente son corps gros-matériel, qui, autrement, l’enferme dedans, comme un prisonnier dans son blockhaus, ne communiquant avec le monde extérieur que par d’étroites meurtrières…
- Quand il rêve, alors c’est comme s’il sortait de son blockhaus ?
- Exactement !
- Et dans les Parties plus légères, ça donne quoi ?
- Moins une matière est dense, plus elle est légère et se tient haut dans le Cosmos…
- Et alors ?
- Et alors sa capacité de laisser passer la Lumière est plus grande. Elle est donc plus claire, plus lumineuse, plus ensoleillée…
- Pourquoi ?
- Parce qu'elle laisse passer les Rayons de Lumière en provenance du Paradis !
Je m’agenouillais, un instant, dans le couloir ascendant, pour mieux m’imprégner de ce puissant et grandiosement simple Principe…
Puis, je demandai :
- Et qu’en est-il pour l’être humain qui vit dans ces Parties plus élevées ?
Sans se retourner, Pyramon, qui semblait grimper sans effort, d’une voix mélodieuse, poursuivit :
- Plus un esprit humain, vivant dans un entourage plus léger, moins dense, a la possibilité de ressentir, de façon vivante, son entourage ainsi que la Lumière venant d’En Haut, plus il devient capable de vivre des expériences en lui-même.
Pressentant la suite, je dis :
- Donc, cela va plus vite !
- Eh oui ! Alors il peut accueillir, en un seul jour terrestre, dans son entourage léger et perméable, bien plus d'expériences vécues qu'un autre être humain vivant en bas, avec son cerveau plus dense, dans un entourage plus lourd et ainsi plus solidement emmuré. Au sommet de la matière, du fait d'une perception plus mobile, un tel être humain peut, en un seul jour, vivre autant qu’une année entière sur la Terre !
-Wouaaah ! Une année entière en un seul jour ! C’est extra-ordinaire, dis-je, complètement épaté.
- Il y a mieux, m’assura tranquillement Pyramon : Au Paradis des esprits humains, il est carrément possible de vivre, en un seul jour, autant qu'en mille années sur Terre !
Il venait de finir de parler lorsque nous arrivâmes à l’entrée d’une très longue salle…
Elle était très haute de plafond, ce qui, après le pénible plafond bas du couloir ascendant, me fit l’effet d’une véritable Illumination.
- Oooooh ! dis-je, ébloui.
- C’est la Salle de la Vérité dans la Lumière, dit Pyramon, s’effaçant de devant moi pour me laisser mieux l’admirer…
Elle était, en effet, très haute de plafond, comme je pouvais le voir, avec d’étonnants encorbellements se superposant sept fois les uns aux autres…
Pyramon reprit :
-Cette Salle, qui mesure 153 coudées pyramidales de long, signifie, par la hauteur de son plafond, l’Illumination apportée par le Message de Jésus et indique, par sa longueur, la durée de l’Ère chrétienne. Elle est comme un avant-goût de la vie dans la Lumière de la Vérité. C'est pourquoi il est dit : « Là, Mille ans sont autant qu'un Jour. » Le foisonnement de l'Expérience vécue est ici étonnant, et plus Ton esprit est mûr, plus Tu vis de choses en peu de temps !
Effectivement, après l’oppression ressentie dans le couloir descendant et même aussi dans le couloir ascendant, dans cette Salle je vivais enfin l’Irruption de la Lumière…
Et de puissantes expériences me secouaient.
Je marchais sur des sentiers fleuris et ensoleillés…
Je rencontrais des êtres humains, mon destin se liait successivement à plusieurs femmes, je revoyais mon passé et je voyais aussi mon avenir. Les deux se tenaient dans le présent. Il me semblait que toute ma vie était contenue dans cette Salle.
Mais je demandais à Pyramon :
- Comment est-ce possible que je vive autant de choses, alors que je suis encore dans mon corps, sur cette Terre ? Suis-je devenu illuminé ?
Il me répondit :
- Pense à Tes rêves ! En une seule minute de temps terrestre, Tu peux ressentir, de bout en bout, Ta vie humaine entière, Tu peux, en esprit, réellement la vivre !
-Oui, c’est vrai !
Dans le même instant, je vivais les choses les plus joyeuses comme les plus douloureuses de ma vie, je riais et je pleurais, je me voyais blanchir sous le harnais et, tel un chevalier fourbu, atteindre l’orée de l’Au-delà, et, pour cela, j’avais, pourtant, seulement utilisé le temps d'une seule minute de « temps normal ».
Je le vérifiai, plus tard, lorsque je fus revenu chez moi, d’un unique regard à ma pendule, que, avant de partir, j’avais regardée.
Dans le cours de ma vie terrestre habituelle, il m’aurait fallu, pour cette même expérience vécue, plusieurs dizaines d'années, parce que le temps et l'espace de l'expérience vécue terrestre « normale » sont beaucoup trop étroitement limités et que, de ce fait, chaque étape particulière avance à « pas » d’escargot…
Mais alors, étais-je en train de rêver ou en train de vivre ?
Étais-je une chenille qui rêve qu’elle est un papillon, ou un papillon qu’il fût une chenille ?
J’entendis alors la voix du poète me dire :
« La vie est un sommeil, l’Amour en est le rêve,
et vous aurez vécu si vous avez aimé ! »
(Alphonse de Musset)
Pyramon m’expliqua alors encore :
- D’ordinaire, il n’y a qu'en rêve que Tu peux vivre aussi rapidement, parce que, pendant Ton sommeil, Ton esprit se trouve libéré de l’entrave de Ton cerveau et peut rejoindre le plan où il a son genre semblable, hors des chaînes de la chair gros-matérielle.
Et Pyramon de conclure :
- C’est pareil lorsque Tu Te trouves ici, c’est comme dans une Partie Cosmique plus lumineuse, comme Smyrne ou Thyatire, Ton esprit n’est plus aussi fortement enchaîné et, plus tard, lorsque la Terre aura été emportée plus haut par une grande Comète, Tu pourras même devenir tout à fait libre, et toujours Te trouver dans cette vie d'expérience animée et rapide. Tu n'auras besoin, Là-Haut, pour l'effective expérience vécue de mille années terrestres de Ta vie antérieure, de pas plus de temps qu'un seul Jour!
Julien Le Scouézec
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