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14 octobre 2018

Couleurs, points cardinaux et éléments




Des diagrammes hauts en couleur

Points cardinaux et couleurs


Depuis la nuit des temps, l'homme a toujours cherché à se repérer dans l'espace. Pour y parvenir, il a observé les différentes positions du soleil au cours de la journée ou des étoiles durant la nuit:
Le jour, l'ombre d'un piquet planté dans le sol permettait de déterminer la position du soleil à son zénith, c'est-à-dire la direction du sud. Les autres directions cardinales s'ensuivaient;
La nuit, l'observation du point fixe, autour duquel semblaient tourner les étoiles, fournissait la direction du pôle nord (géographique) et, ensuite, les autres directions.


Le diagramme des quatre directions cardinales a pu ensuite servir à représenter les quatre périodes de la journée, les quatre saisons, les quatre âges de l'être humain etc. D'où l'idée d'associer directions cardinales et couleurs. Il suffisait de penser, entre autres, au printemps vert, à l'été jaune, à l'automne roux et à l'hiver… blanc.

Le choix des couleurs devait cependant refléter la relation entre clarté et obscurité (sud et nord, est et ouest) soulignée par des couleurs complémentaires (par exemple rouge et vert, jaune et violet). La correspondance entre points cardinaux et couleurs pouvait, par exemple, associer est et vert, sud et jaune, ouest et rouge, nord et violet ou bleu foncé. Quant au blanc évoqué à propos de l'hiver, il appelait son complémentaire, le noir. Ensemble, ils représentaient aussi la relation entre clarté et obscurité pour les deux directions verticales associées au zénith et au nadir.

L'association des six couleurs les plus largement répandues dans les sociétés traditionnelles et des six directions de l'espace donnait le premier diagramme ci-dessous. Il ne constituait que l'un des huit diagrammes générés en accolant les quatre couples possibles de couleurs complémentaires (rouge, vert), (vert, rouge), (jaune, bleu) et (bleu, jaune) aux deux couples de points cardinaux (sud, nord) et (est, ouest). Toutefois, seuls quatre de ces diagrammes seront retenus, les quatre autres se déduisant des quatre précédents en échangeant les couleurs le long de chacun des axes:



Le blanc et le noir ont une grande portée symbolique. Le blanc représente non seulement l'état unifié des couleurs du spectre de la lumière visible, mais plus généralement de tous les êtres et choses. Il symbolise la perception terrestre du Principe primordial non manifesté à l'origine de la manifestation. Quant au noir, il est l'image même du non manifesté, au-delà de notre perception du Principe symbolisé par le blanc.

De façon plus prosaïque, le blanc et le noir caractérisent la lumière et les ténèbres, la clarté et l'obscurité, la connaissance et l'ignorance. Comme souvent dans la tradition hermétiste, ce qui est au plus haut au niveau céleste est au plus bas au plan terrestre.



Points cardinaux et éléments


Certains des diagrammes précédents furent enrichis par l'introduction des éléments dans diverses formes traditionnelles. Ils étaient symbolisés dans la Grèce antique par le feu, l'air, l'eau et la terre selon l'ordre hiérarchique fourni par Platon et son disciple Aristote. Le seul critère de la production matérielle des éléments aurait conduit à inverser l'ordre du feu et de l'air plus léger. Su était cependant écarter l'aspect symbolique des deux éléments. Le feu était associé à la verticalité, à l'ascension vers le Ciel, vers des états d'être supérieurs. L'air, caractérisé principalement par le mouvement transversal du vent, ne représentait que l'expansion horizontale reliée à un état d'existence donné. Quant aux éléments eau et terre, ils étaient également en relation avec la verticalité, mais descendante.

Il s'ensuivait que les éléments ne pouvaient être échangés à loisir; ils procédaient l'un de l'autre aussi bien dans leur ordre hiérarchique que de production.

Il était toujours possible d'associer le feu à la couleur rouge et l'eau à la couleur bleue, verte ou turquoise par exemple. Mais qu'en était-il des autres éléments et couleurs ? La tâche fut d'autant plus ardue que l'introduction des éléments impliquait de passer d'une approche descriptive ou matérielle à une approche plus symbolique.

Les éléments des diverses formes traditionnelles n'avaient, en effet, rien de commun avec les éléments chimiques à la base de la composition des corps en général. Ils représentaient des principes élémentaires déterminant la manifestation des corps du seul monde physique ou substantiel, du monde inférieur. De plus, tout corps (physique) procédait de l'ensemble des éléments dans différentes proportions, contrairement aux composés chimiques.

Est-ce qu'une correspondance entre les quatre éléments et les quatre phases de la matière, à savoir solide (terre), liquide (eau), gazeuse (air) et plasma (feu), aurait pu nous rapprocher d'une vision traditionnelle ? Sûrement pas! Les quatre phases ne sauraient coexister dans un même corps, contrairement aux éléments traditionnels.

Il résulte de tout cela que les couleurs attribuées aux points cardinaux et aux éléments ne sauraient être fixées une fois pour toutes. Le choix et la disposition des couleurs dépendait largement des arrière-plans culturels qu'ils reflétaient et des ordres hiérarchique ou de production mis en avant au cours du processus de la manifestation du monde physique.

Seuls quelques cas seront examinés pour les six couleurs retenues précédemment. Bien d'autres seraient possibles en fonction des couleurs ou des nuances de base propres à chaque culture, mais ce simple aperçu nous permettra déjà de mesurer les répercussions symboliques de la couleur dans les sociétés anciennes.


Introduction

Comme mentionné plus haut, quatre diagrammes de base seront utiles pour déterminer les couleurs des points cardinaux dans plusieurs formes traditionnelles. Ils mettront en rapport les six couleurs les plus répandues dans les sociétés anciennes (blanc, rouge, jaune, vert, bleu, noir) avec les six directions de l'espace:


Diagrammes de base pour déterminer la couleur des points cardinaux

Chrétienté


Grèce et Inde


Chine ancienne


Mayas du Guatemala


Dans cet article, nous allons étudier les couleurs des points cardinaux et, dans certaines des formes traditionnelles, les relier aux éléments. Avant de poursuivre plus avant, rappelons que les éléments des diverses formes traditionnelles n'ont rien de commun avec les éléments chimiques à la base de la composition des corps en général. Ce sont des principes élémentaires de la manifestation des seuls corps physiques. De plus, contrairement aux composés chimiques, les différents corps renferment l'ensemble des éléments dans des proportions variées.


La couleur des vitraux des cathédrales

Comme dans nombre de formes traditionnelles, la chrétienté avait choisi de se tourner vers le soleil levant, ou l'est, pour construire ses églises . L'entrée du sanctuaire, située à l'ouest, amenait le fidèle à progresser de l'obscurité (ouest) vers la lumière (est) en suivant la course du soleil. Pour les bâtisseurs des cathédrales gothiques en particulier, la construction de l'édifice devait contribuer avant tout à élever l'âme des fidèles vers les hauteurs célestes.

L'objet des vitraux consistait à laisser entrer la lumière céleste dans les cathédrales sous une forme atténuée en accord avec les capacités de réception de l'être terrestre. De plus, leur orientation selon les points cardinaux devait refléter la course journalière ou saisonnière du soleil. À cette fin, ils éclairaient l'intérieur de l'édifice d'une couleur dominante en harmonie avec leur orientation:
Le bleu pour le nord, la nuit et l'hiver; à défaut des rayons du soleil, le vitrail recevait la lumière du Ciel;
Le vert pour l'est, la lumière naissante et le renouveau printanier;
Le jaune pour le sud, le midi et l'été;
Le rouge pour l'ouest, le crépuscule et l'automne.

Ces quatre directions cardinales étaient complétées par les deux directions verticales symbolisées par le blanc pour le zénith et le noir pour le nadir.




Lorsque le fidèle entre dans la cathédrale, il fait face à l'est et va parcourir l'édifice en suivant le cycle diurne du soleil; il terminera un cycle à l'ouest avant d'en entreprendre un autre. Au cours de chaque cycle, il parcourra des couleurs du spectre de l'arc-en-ciel, véritable pont entre la Terre et le Ciel, de “bas” en “haut”. L'élévation se poursuivra jusqu'à ce que le fidèle rejoigne le centre, le point d'intersection des six directions de l'espace, et s'élève vers la lumière jusqu'au zénith.

Curieusement, ces mêmes couleurs caractérisaient la “Maison de Régénération” de l'Égypte ancienne. Il s'agissait du lieu où se pratiquaient les rites funéraires destinés à accompagner le défunt durant son voyage vers l'au-delà.


Les doctrines égyptienne, biblique, grecque et hermétiste

Toutes ces formes traditionnelles sont rassemblées auto ur d'une caractéristique commune: elles sont orientées vers le soleil levant, c'est-à-dire vers l'est.

Les éléments ou principes communs à ces traditions sont le feu, l'air, l'eau et la terre selon l'ordre hiérarchique prescrit par Platon et son disciple Aristote. La disposition des éléments selon les points cardinaux doit cependant s'accorder avec celle des couleurs. Or, les quatre couleurs associées aux points cardinaux sont deux à deux complémentaires (rouge et vert, jaune et bleu). Et les quatre éléments se complètent également deux à deux (feu et eau, air et terre). La superposition des couples complémentaires de couleurs et d'éléments, comme dans les diagrammes suivants, va assurer la cohérence recherchée:




Dans ce dernier diagramme le feu est rouge, l'air jaune, l'eau verte et la terre bleue. Pourquoi le sud ne serait-il pas jaune et l'est rouge ? Et pourquoi l'air ne pourrait-il pas être bleu et la terre jaune ? Pour une raison toute simple qui tient davantage d'une approche symbolique que descriptive. En effet, les éléments ne sont pas permutables à souhait; ils procèdent l'un de l'autre dans l'ordre strict défini par Platon: le feu est à l'air, ce que l'air est à l'eau et l'eau à la terre. Et la manifestation de cet ordre hiérarchique s'accorde parfaitement avec la séquence descendante des quatre couleurs (rouge, jaune, vert et bleu) de l'arc-en-ciel.

Selon Aristote et surtout la tradition hermétiste, la manifestation des éléments s'effectue depuis leur état unifié, symbolisé par un cinquième élément, l'éther. L'éther est aussi parfois appelé “quintessence”, à tort vu son caractère substantiel et non essentiel. Comme l'éther renferme les autres éléments à l'état indifférencié, il est naturel de le placer au point d'intersection des axes, au centre et de lui donner une couleur gris-neutre.


La doctrine hindoue

Comme la forme traditionnelle grecque, la tradition hindoue se tourne vers l'est pour s'orienter. Les éléments de la doctrine symbolisent les principes élémentaires à l'origine de la manifestation des corps (physiques). Dénommés bhûtas (êtres physiques substantiels), ils sont au nombre de cinq et présentés dans l'ordre suivant: âkâsha (éther), vâyu (air), têjas(feu), ap (eau) et prithvî (terre). Cet ordre diffère de celui des grecs par l'inversion de feu et de l'air. Les éléments sont ordonnés selon la densité croissante en accord avec leur manifestation matérielle et la densité décroissante lors de leur retour vers l'état unifié, symbolisé par l'élément indifférencié éther.

Conformément aux diagrammes examinés jusqu'ici, la manifestation des éléments s'effectue simultanément dans deux directions, horizontale et verticale. La différenciation des éléments s'accomplit à partir de l'éther où les tendances d'expansion horizontale et verticale s'équilibrent parfaitement. Lors de leur manifestation, cet équilibre est rompu en faveur de la tendance la plus proche de l'équilibre initial. Ce ne peut être que l'expansion horizontale qui se déploie également de part et d'autre du centre. Cette tendance est naturellement associée à l'air. Après la manifestation de l'air, vient la manifestation des éléments où la tendance verticale prédomine. D'abord le feu où l'expansion ascensionnelle prévaut, suivie de l'eau et la terre marqués par la tendance inverse. Tout cela montre que nous sommes en présence d'un ordre de production.

De façon générale, les éléments se manifestent en fonction de la proportion des deux formes d'expansion, horizontale ou de fluidité et verticale ou de densité. En tant que principe, l'éther domine tous les autres éléments. C'est pourquoi il est situé “au-dessus” des autres en raison de sa faculté d'expansion ascensionnelle manifeste.




Dans la tradition hindoue, l'expansion est en relation avec le développement intégral de l'être et résulte de l'interaction de deux principes: Purusha, le principe masculin, actif, essentiel et immuable qui actualise les possibilités de Prakriti, le principe féminin, passif, substantiel et indifférencié.

Prakriti renferme, à l'état unifié, trois qualités constitutives des êtres et des choses, les trois gunas. Lors de l'interaction entre l'essence Purusha et la substance Prakriti, l'équilibre initial entre les trois gunas est rompu; elles se manifestent dans les êtres et les choses sous la forme d'un mélange de:
Sattwa qui traduit l'accord de l'être avec l'essence et correspond à l'ascension verticale associée à la couleur blanche;
Rajas qui représente le développement de l'être dans un état donné, en relation avec l'expansion horizontale de couleur rouge;
Tamas qui dépeint l'identification de l'être à l'obscurité et l'ignorance caractérisée par la descente verticale de couleur noire.

Précisons que les trois gunas ne sont pas des états d'être, mais des conditions de la manifestation intégrale des êtres en dehors de tout état d'existence.

Après avoir abordé l'ordre hiérarchique avec la doctrine grecque et l'ordre de production avec la doctrine hindoue, nous allons examiner la doctrine chinoise relevant de différents ordres.


La doctrine chinoise

Le yin et le yang

La Chine ancienne a le plus souvent adopté une orientation tournée vers le sud, yang, et marginalement vers le nord, yin (voir la tradition chinoise pour davantage de détails). Le yang et le yin constituent les deux grands principes de cette tradition:
Le yang caractérise la prédominance de tout ce qui est actif, positif, masculin, lumineux, clair …; il est représenté par la couleur blanche;
Le yin caractérise la prévalence de tout ce qui est passif, négatif, féminin, obscur, sombre …; il est figuré par la couleur noire.


Soulignons que la compréhension de la pensée chinoise passe par l'absence de jugement sur ces catégories car toutes les choses sont faites de yang et de yin dans des proportions variées. Le yang et le yin ne peuvent jamais être séparés tout comme le sud (l'est) yang ne peut être isolé du nord (de l'ouest) yin. Ils constituent un couple de complémentaires comme dans le fameux symbole yin-yang. Dans cette dénomination, le yin vient avant le yang conformément à une vision cosmologique tournée vers le yang, vers le sud.

Les couples de couleurs complémentaires tels que (blanc,noir), (rouge,vert) ou (jaune,violet) peuvent être apparentés au couple (yang,yin). Cela ne signifie pas que le blanc, le rouge ou le jaune, pris isolément, soient yang pour autant. Ces couleurs ne sont yang que relativement à leur couleur complémentaire yin.

Les couleurs des points cardinaux et des éléments

Dans le premier diagramme ci-dessous, le blanc est associé au zénith et le noir au nadir. De plus, les axes sud-nord et est-ouest sont respectivement reliés aux couples de couleurs (rouge,vert) et (bleu,jaune).




Le diagramme précédent peut être mis en relation avec les “éléments” de la tradition chinoise. Au nombre de cinq, ils sont dénommés eau, bois, feu, terre et métal dans leur ordre de production (cyclique). Comme dans d'autres traditions, ces éléments symbolisent des principes élémentaires à l'origine de la manifestation du monde physique; ils ont été, de manière plus appropriée, dénommés agents (opérationnels) par Marcel Granet.

La nature particulière de ces éléments a conduit à compléter l'ordre de production (ou de génération) cyclique d'un second ordre de destruction également cyclique: bois, terre, eau, feu et métal.

Pour passer du diagramme précédent au diagramme des éléments, il convient de procéder à plusieurs opérations:
Une projection du blanc sur le plan horizontal pour occuper la place du jaune; le jaune migre vers le centre en s'éloignant du yin pour se rapprocher du yang avant de réaliser le parfait équilibre entre les deux aspects;
La projection du noir sur le même plan horizontal pour occuper la place du vert; le vert se déplace à son tour vers le bleu pour donner, par mélange, une couleur bleu-vert ou turquoise.




Parvenu à ce point, une question se pose. Comment l'élément terre peut-il participer à différents ordres cycliques au même titre que les autres éléments et occuper simultanément le centre ? Si nous nous en tenons à ce qui précède, la terre ne peut contenir les autres éléments à l'état indifférencié. En fait, cette disposition résulte de l'interaction du yang et du yin en relation avec les points cardinaux. La terre caractérise l'état d'équilibre entre le yang et le yin, entre le feu et le bois yang et le métal et l'eau yin. Cette disposition pourrait refléter l'ordre “hiérarchique” suivant: feu, bois, terre, métal et eau.

Une seconde question suit. Pourquoi la terre plutôt qu'un autre élément ? Au sein de la polarité fondamentale entre le Ciel et la Terre, la Terre est associée à la manifestation physique et il est naturel de considérer que l'élément terre puisse jouer un rôle privilégié parmi les autres éléments au cours de ce processus.

Enfin, pourquoi l'élément terre est-il associé au jaune ? Tout comme la terre occupe le centre du diagramme des points cardinaux, le jaune correspond à une couleur médiane de l'arc-en-ciel. En Chine, l'arc-en-ciel comprend quatre couleurs: rouge, jaune, vert, bleu.


Le centre symbolise l'Invariable Milieu, le lieu où s'opère l'union des influences célestes et terrestres. Il caractérise l'endroit où se tient le médiateur entre le Ciel et la Terre, l'Empereur, dans le Ming-Tang (“le temple de la Lumière”) avant rendre les ordonnances destinées à réguler l'Empire. Comme le temple est orienté selon les points cardinaux et renferme neuf salles, il est naturel d'associer le jaune à la salle centrale, les couleurs des points cardinaux aux salles orientées vers ces points et les couleurs intermédiaires aux autres salles à l'image du schéma ci-dessus.

Les relations entre les couleurs, les points cardinaux et les éléments sont résumées dans le tableau suivant:

La doctrine maya

Le maïs constituait l'aliment de base des Mayas et l'élément de base de leur culte. Le mot maya dérive lui-même du mot maïs. Selon le “Popol Vuh”, le Livre du Conseil qui retrace le mythe de la création du Monde Maya-Quiche, les quatre premiers hommes et quatre premières femmes furent engendrés par les dieux à partir de la pâte de maïs.

Les couleurs des quatre directions cardinales ne sont pas choisies au hasard. Ce sont en effet les couleurs que peuvent prendre les grains de maïs: jaune, rouge, blanc et noir (violacé).

Le passage du diagramme de base au diagramme des éléments s'effectue selon les opérations suivantes:
La projection du blanc sur le plan horizontal vient occuper la place du bleu qui migre vers le centre;
La projection du noir sur le même plan horizontal prend la place du vert qui lui aussi migre vers le centre;
Le centre est occupé par le mélange du bleu et du vert, c'est-à-dire la couleur bleu-vert ou turquoise.




Les couleurs des points cardinaux symbolisaient le cycle de vie: à l'est, le rouge était associé à la naissance; au sud, le jaune représentait la vie elle-même; à l'ouest, le noir caractérisait les ténèbres et la mort; au nord, le blanc exprimait la régénération. Notons que ce cycle suit, comme il se doit, la course du soleil

Dans la tradition maya et, plus généralement, amérindienne, la turquoise était la pierre de dieux qui étaient souvent dotés d'un attribut turquoise.


Conclusion

Dans toutes les traditions étudiées précédemment, les quatre directions cardinales partent du centre qui symbolise le point d'équilibre entre clarté (sud, est) et obscurité (nord, ouest) ou entre le yang et le yin. Les couleurs des points cardinaux et des éléments associés diffèrent en fonction des arrière-plans culturels des traditions concernées.

Les éléments associés aux points cardinaux peuvent:
soit être rassemblés dans un cinquième élément situé au centre les contenant tous dans un état indifférencié;
soit trouver leur point d'équilibre entre le yang et le yin dans un cinquième élément situé au centre.

Il s'ensuit que le centre constitue:
soit le point de départ de la manifestation des éléments associés aux points cardinaux et le point de retour de ces mêmes éléments dans leur état indifférencié;
soit le point de passage ou de transition entre les éléments yang et yin au sein de leur ordre “hiérarchique”.

Le développement précédent montre la spécificité de la tradition chinoise fondée, comme en toutes choses, sur la dynamique du yang et du yin.


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Bibliographie
René Guénon:
“Études sur l'hindouisme”. Éditions traditionnelles, 1989;
En particulier, “La théorie hindoue des cinq éléments”.
“La Grande Triade”. Éditions Gallimard, 1957.
Notamment, les chapitres IV sur le “Yin et Yang” et VIII sur “Les nombres célestes et les nombres terrestres”.
Marcel Granet:
“La pensée chinoise”. Éditions Albin Michel, 1988.
En particulier, le chapitre sur “Les nombres”
Albert-Vanel:
“Spiritualité de la couleur”. Éditions Color Messenger, 2012;
Une synthèse sur le rôle de la couleur dans les sociétés anciennes.
Source

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