Seul Dieu a le pouvoir d’ôter les voiles de vos yeux, et vous ne trouverez pas de réponses ici, à moins qu'Il ne le veuille.

10 décembre 2020

La Cage






Il y a des notions tellement connues qu’on finit par les oublier. La réalité dans laquelle nous croyons nous mouvoir, vivre, ressentir, on en a bu le lait dès le sein maternel, tant qu’elle nous paraît indiscutable. Littéralement, elle tombe sous le sens. Sous les cinq sens qui sont les capteurs qui amènent l’information au décodeur qui nous impose sa loi : j’existe dans un monde réel. Indiscutablement.



Pourtant, dans certains cerveaux, vit un ver qui les ronge jusqu’à ce qu’y filtre une minuscule lumière, un doute infime qui peu à peu font leur chemin. Et si ce n’était qu’une illusion ?



Ce message remonte loin, loin, comme une balise enfouie dans les strates géologiques mémorielles de notre descente en incarnation, dans le lourd de ce monde. Tip tip, émet-elle. Éveille-toi. N’oublie-pas. Éveille-toi. Tu dors. Meunier, tu dors. Ton moulin va trop vite, le moulin de ton mental va trop fort. Tu crois trop à ce que tu vois. Tu t’identifies totalement. Rappelle-toi, le chemin, la forêt, les cailloux blancs.



Notion tant rebattues qu’on les oublie : matrice, depuis des films célèbres, film, système, projection dans la caverne, système, rêve, maya, illusion, tapisserie, tous ces mots, on les emploie comme on dirait cuillère, fourchette, et ça ne nous dit plus rien.



Pourtant, il suffit d’allumer son ordinateur, sa radio, sa télé, ouvrir le journal, pour que se mettent en file toutes les briques du décor : pubs, mode, sports, sexe, voitures, bouffe, peur, guerres, attentats, politique, économie, à l’infini. En boucle. Chaque dépêche d’agence ajoute une maille au tricot. Et tout martèle : ça TE concerne, I want you, c’est TON devoir, TA planète, TA patrie, TU dois faire quelque chose, faisons quelque chose ensemble, lève toi et marche, donne.



D’injonction en injonction, de cajolerie en menaces, tout nous ramène dans le couloir de la mort. Vote, choisis, donne ton avis, existe, libère tes chaînes, éveille-toi, même, pourquoi pas, lis ce livre, vole ce livre (Do it, Jerry Rubin, années 60/70), indigne-toi, ne te laisse pas avoir, tu es grand, tu es beau, tu es réellement vivant, monte au sommet.



Dans le monde du déroulement infini, l’esprit de l’homme est l’écureuil qui le fait tourner. La pile. La propre pile de son illusion.



Il suffit qu’il s’en désintéresse entièrement pour que le monde s’arrête.

Mais qui le veut vraiment ?

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